"Nous ne pouvons pas prétendre que la question afghane ne nous concerne pas" : Le président du Parlement européen très déçu par les États membres

Le président du Parlement européen, David Sassoli, s'est dit "très déçu" mercredi de la réunion ministérielle extraordinaire des Vingt-sept qui s'est tenue mardi sur l'Afghanistan, dénonçant le manque de courage des capitales pour offrir l'asile aux réfugiés de ce pays repris par les talibans

"Nous ne pouvons pas prétendre que la question afghane ne nous concerne pas" : Le président du Parlement européen très déçu par les États membres
©AP

"Nous avons vu des pays extérieurs à l'Union européenne se proposer pour accueillir des demandeurs d'asile afghans, mais nous n'avons pas vu un seul État membre faire de même", a dénoncé le socialiste italien, lors d'un discours au Forum stratégique de Bled (Slovénie, pays qui occupe actuellement la présidence semestrielle du Conseil de l'UE).

"Tous ont pensé à juste titre à ceux qui ont travaillé avec nous et à leurs familles, mais aucun n'a eu le courage d'offrir refuge à ceux dont la vie est encore aujourd'hui en danger. Nous ne pouvons pas prétendre que la question afghane ne nous concerne pas, car nous avons participé à cette mission et en avons partagé les objectifs et les buts", a ajouté M. Sassoli.

Au même évènement, le président du Conseil européen Charles Michel a estimé dans son discours que l'"influence européenne sera notre plus grand défi dans les prochaines années". Faisant référence à l'Afghanistan, il s'est demandé si l'Europe pouvait "se contenter d'une situation dans laquelle nous sommes incapables d'assurer, sans assistance, l'évacuation de nos citoyens et de ceux qui sont menacés pour nous avoir aidés".

Mardi, des ministres des 27 États membres de l'UE, en charge de l'Intérieur ou compétents en matière d'Asile, ont mis l'accent sur l'accueil des réfugiés dans les pays voisins de l'Afghanistan, et les efforts pour éviter une crise humanitaire sur place.

La commissaire européenne en charge de la Migration, Ylva Johansson, a affirmé après la réunion que plusieurs ministres avaient appelé à ce que l'UE s'engage dans des efforts intensifiés de réinstallation de populations vulnérables (migration légale). C'est le cas du Luxembourgeois Jean Asselborn, qui a tancé l'attitude réticente de l'Autriche et de la Slovénie. Il a rappelé que le Royaume-Uni, par exemple, avait déjà annoncé vouloir accueillir 20.000 réfugiés afghans. Mais ni la commissaire ni la présidence slovène du Conseil de l'UE n'ont évoqué d'engagements chiffrés côté européen. La déclaration adoptée ne mettait pas prioritairement l'accent sur cet élément, et la discussion reviendra au menu d'un "forum de haut niveau sur la réinstallation", que la commissaire a promis pour ce mois.

"C'est une approche globale, que les ministres ont présentée", a souligné mercredi un porte-parole de la Commission, Adalbert Jahnz. La réponse n'est donc pas seulement européenne, elle aura lieu "en coopération avec la communauté internationale", ce que salue la Commission, ajoute-t-il. La réinstallation "est aussi une partie de la réponse", a-t-il assuré.

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