Les prix élevés de l'énergie ne doivent pas freiner la politique climatique européenne, défend le commissaire en charge du Green Deal
Les prix élevés de l'énergie ne doivent pas former un frein à la politique européenne en matière de lutte contre le changement climatique, mais inciter à agir encore plus rapidement, a soutenu mardi face au Parlement européen le commissaire en charge du Green Deal, le Néerlandais Frans Timmermans.
Publié le 14-09-2021 à 17h33 - Mis à jour le 21-10-2021 à 15h26
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Les eurodéputés ont débattu mardi matin du vaste paquet "Fit for 55", un ensemble d'initiatives législatives d'"ajustement" aux nouvelles ambitions climatiques de l'UE. La plus emblématique est l'idée de "neutralité carbone" d'ici à 2050 (émissions nettes de gaz à effet de serre ramenées à zéro). Depuis que la Commission a présenté ce paquet en juillet, la hausse des prix de l'énergie a suscité l'inquiétude quant aux coûts de la transition nécessaire.
Selon Frans Timmermans, seul un cinquième des hausses de tarif peut être attribué au prix croissant des quotas d'émissions de CO2. Le reste est dû à des pénuries sur les marchés. "L'ironie est que nous n'aurions pas été dans cette situation si nous avions déjà eu le Green Deal il y a cinq ans, car nous serions alors aujourd'hui moins dépendants des carburants fossiles et du gaz", indique-t-il, pointant que les prix du renouvelable sont quant à eux restés "bas et stables".
La création prévue d'un nouveau système d'échange de quotas d'émissions qui couvrirait la distribution de carburant pour le transport routier et les bâtiments crée de la nervosité dans certaines parties de l'hémicycle. Il y a un risque de voir au moins une partie du coût être répercutée sur le consommateur.
"Le coût politique est très élevé et l'impact climatique très faible. Nous ferons des propositions alternatives", a indiqué le Français Pascal Canfin (Renew).
Frans Timmermans se dit ouvert à envisager des alternatives, mais qui doivent alors aboutir aux mêmes résultats. Par ailleurs, toute mesure a un effet de prix, a-t-il fait observer. "C'est alors le bon vieil instrument politique de la redistribution qui doit veiller à ce que les charges soient réparties de manière égale sur la société". Il a rappelé la proposition de création d'un "Fonds social pour le climat", qui doit justement permettre d'équilibrer les coûts.
Ne pas combattre la crise climatique aurait de toute manière pour effet d'accroitre les inégalités sociales, met en garde le commissaire. "Les riches trouvent toujours une manière de s'en sortir, les pauvres et la classe moyenne non".