Vitaliy Kim, ce gouverneur ukrainien qui mène la résistance avec humour
Ancien homme d’affaires, il mène aujourd’hui une lutte acharnée contre l’envahisseur russe, non sans humour.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/cb39bb5a-f48d-48b8-882c-ad3b779b19dd.png)
- Publié le 10-03-2022 à 07h39
- Mis à jour le 10-03-2022 à 10h54
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/RTRNEMDEYFFIXLYH6LSPQPIFEU.jpg)
"Bonjour, nous sommes en Ukraine." Chaque matin, Vitaliy Kim salue dans une courte vidéo ses concitoyens, dont beaucoup ont dû survivre à des bombardements russes. Gouverneur de la région de Mykolaiv, dans le sud de l'Ukraine, il coordonne la résistance militaire face à l'avancée russe. Autant la région voisine de Kherson a été conquise rapidement par la force d'invasion partie de Crimée, autant Mykolaiv donne du fil à retordre aux agresseurs. Et cette lutte acharnée, Vitaliy Kim la mène avec une touche de légèreté en multipliant plaisanteries et boutades sur les réseaux sociaux. "Vous savez, j'ai quand même trouvé un point positif à la loi martiale en vigueur : on a finalement vaincu le Covid-19." Ou encore : "En ce 8 mars, journée [des droits] des femmes, j'ai une pensée pour tous les hommes qui ont lâchement fui le pays."
La photo du gouverneur au travail, ses pieds sur sa table de bureau et ses chaussettes colorées mises en évidence, a consacré sa popularité, inédite pour un fonctionnaire d'origine coréenne. Descendant de la communauté réfugiée en URSS pendant la guerre de Corée (1950-1953), il est avant tout un enfant du pays. C'est à Mykolaiv qu'il est né, a grandi et s'est lancé dans les affaires. En 2015, il rejoint le service des analyses du ministère de l'Agriculture. Très peu pour lui : l'expérience ne dure que quelques mois, au terme desquels il revient à ses affaires. C'est Volodymyr Zelensky qui le convainc de partir en politique à partir de 2019. Et pour le remercier d'avoir mené campagne pour lui dans la région, le président le nomme gouverneur en novembre 2020 pour y superviser l'administration ou encore les grands projets d'infrastructure. "Je veux être un homme heureux, et je veux donner la possibilité à tous mes administrés de l'être", assurait-il à sa prise de fonction. Loin du bonheur, le voici contraint de promettre à ses concitoyens un âpre combat pour leur survie. Mais toujours avec humour : "Jamais un pays qui a de la volaille pour emblème (l'aigle à deux têtes russe, NdlR) ne l'emportera sur un État dont le symbole est une fourchette ! (le trident ukrainien)."