Frédéric Michel, le nouveau "spin doctor" d'un Emmanuel Macron en quête de sens
Qui est le conseiller spécial en communication et en stratégie du président français Emmanuel Macron? Portrait.
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- Publié le 14-09-2022 à 21h50
- Mis à jour le 17-09-2022 à 22h51
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C’est un Poitevin qui revient de loin. Frédéric Michel, 50 ans, a beau être né à Poitiers et avoir étudié à l’Institut d’études politiques de Bordeaux, il a très vite répondu à l’appel du large, en poursuivant ses études à Florence et à Londres. Par l’entremise de Dominique Strauss-Kahn, il rencontre Tony Blair et travaille pour le compte de son New Labour dans les années 1990. De là, il se rapproche du sulfureux Rupert Murdoch, multimillionnaire australo-américain et magnat des médias.
À partir de 2009, Frédéric Michel devient le chargé des relations publiques de News Corporation, un des principaux groupes médiatiques au monde, propriétaire de Fox News, The Wall Street Journal ou encore le tabloïd britannique The Sun. L’engagement n’est pas neutre, tant l’empire Murdoch est pointé du doigt pour son influence sur les scènes politiques de plusieurs pays, son soutien à Donald Trump ou encore la diffusion de théories climatosceptiques et du complot.
Dès 2010, Frédéric Michel se retrouve d’ailleurs sous les projecteurs dans un scandale lié au rachat d’un bouquet satellitaire BSkyB qui aurait donné à News Corporation un quasi-monopole dans le paysage médiatique britannique. Or, la révélation d’enregistrements révèle qu’un des tabloïds du groupe, le News of the World, espionnait plusieurs personnalités dont des membres de la famille royale. L’expert en communication publique, à l’époque décrit par Libération comme "beau gosse, bronzé, carrure de sportif", prend ses distances en se rapprochant du fils de Rupert, James, écarté de la succession pour son rôle dans l’échec de l’opération BSkyB.
Commence alors une nouvelle phase. Au sein du fonds d’investissement Lupa Systems de James Murdoch, devenu milliardaire, Frédéric Michel l’assiste dans ses efforts pour le climat et contre la désinformation, ou encore dans son soutien aux Démocrates américains. En France, il œuvre activement à la création du média Brut. Tout semble indiquer que le lobbyiste partage de nombreux atomes crochus avec Emmanuel Macron, qu’il rejoint par élan de "patriotisme", selon Le Monde.
À l’Élysée, Frédéric Michel devrait obtenir un vaste portefeuille, bien au-delà de la communication, et contribuer à définir les contours d’une politique moderne, libérale, européenne et internationale. Une clarté dans les orientations stratégiques dont le Président a grand besoin.