Soupçons de corruption au Parlement européen : quatre personnes arrêtées dont la vice-présidente Eva Kaili, un eurodéputé belge perquisitionné

Dans le cadre de l’enquête du parquet fédéral belge pour soupçons de corruption par des Etats du golfe, dont le Qatar, le domicile de Marc Tarabella (PS) a été perquisitionné samedi soir. Quatre personnes ont été arrêtées, dont la députée Eva Kaili.

 Le Parlement européen a adopté une résolution contre la Russie ce mercredi matin.
Le Parlement européen dans la tourmente ©AFP

Samedi soir, vers 20 heures, le domicile d’undéputé européen a été perquisitionné, a indiqué le parquet fédéral. Selon Knack et Le Soir, qui ont aussi révélé l’enquête pour soupçons de corruption par des pays du golfe au Parlement européen, il s’agit du socialiste belge Marc Tarabella (PS), confirmée à l’agence Belga par l’intéressé. La perquisition a eu lieu en sa présence, ainsi que de celle de la présidente, Roberta Metsola.

Ce dernier est visé dans l’enquête ouverte par le parquet fédéral belge, aux côtés d’autres eurodéputés, dont la vice-présidente du Parlement, la Grecque Eva Kaili. Les enquêteurs de l’OCRC (Office central pour la répression de la corruption) ont saisi du matériel informatique. Marc Tarabella n’est pas privé de liberté. Les bureaux de ses assistants avaient déjà été perquisitionnés vendredi.

Marc Tarabella est vice-président de la délégation pour les relations avec la Péninsule arabique au Parlement européen. Il a aussi servi comme ministre wallon de la Formation et ministre de la Jeunesse de la Communauté française (2007-2009).

Marc Tarabella , député européen PS et bourgmestre d'Anthisnes (Alexis Haulot)
Marc Tarabella , député européen PS et bourgmestre d'Anthisnes (Alexis Haulot) ©Alexis Haulot

Quatre suspects arrêtés, dont Eva Kaili

Six personnes au total ont été privées de liberté vendredi dans le cadre de cette même enquête, pour des délits présumés d’organisation criminelle, de corruption et de blanchiment d’argent, annonce le parquet fédéral dans un communiqué diffusé dimanche. Quatre individus ont été placés sous mandat d’arrêt par le juge d’instruction bruxellois qui dirige l’enquête. Ils sont inculpés pour appartenance à une organisation criminelle, blanchiment d’argent et corruption. Deux personnes ont été libérées par le juge, ajoute le parquet fédéral.

Selon une source judiciaire proche du dossier, s'exprimant sous couvert d'anonymat, la vice-présidente du parlement européen Eva Kaili, démis de ses fonctions samedi, figure parmi les quatre personnes écrouées. Elle n'a pas pu bénéficier de son immunité parlementaire car l'infraction qui lui est reprochée a été constatée "en flagrant délit" vendredi, a expliqué cette même source. Cette source a confirmé des informations de presse selon lesquelles Mme Kaili était en possession de "sacs de billets" vendredi soir lorsque la police belge l'a interpellée.

En Italie, la femme et la fille de l'ancien député européen Pier Antonio Panzeri ont également été interpellées, annoncent des médias italiens et le site Politico. Femme et fille auraient joué un rôle actif dans les affaires présumées illégales de Pier Antonio Panzeri, ancien eurodéputé actuellement à la tête de l'ASBL Fight Impunity. Lors d'une perquisition à son domicile, 600.000 euros auraient été retrouvés. Des pots-de-vin auraient permis à la famille de faire construire une ville dans les Alpes italiennes et d'organiser une fête de famille fastueuse dont l'organisation aurait coûté 100.000 euros. La femme et la fille de l'ancien eurodéputé, qui contestent les accusations, ont été placées sous mandat d'arrêt par un juge d'instruction de Brescia. La police italienne a agi sur base d'un mandat d'arrêt européen, selon Politico.

”La justice fait son travail d’information et d’enquête, ce que je trouve tout à fait normal. Je n’ai absolument rien à cacher et je répondrai à toutes les questions, cela va de soi si cela peut les aider à faire toute la lumière sur cette affaire”, a commenté le député.

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