Écoles, trains, administration : le Royaume-Uni connaît une journée de grèves la plus importante depuis 10 ans
En fin de matinée, des milliers d'enseignants ont convergé dans le centre de Londres, après avoir tenu des piquets de grève un peu partout dans la capitale.
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Publié le 01-02-2023 à 14h50
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Des milliers d'enseignants ont manifesté à Londres mercredi, mobilisés avec cheminots et agents publics pour la journée de grèves la plus importante depuis une décennie au Royaume-Uni, plongé dans la crise par l'envolée des prix.
À la veille des 100 premiers jours au pouvoir du Premier ministre conservateur Rishi Sunak, jusqu'à un demi-million de Britanniques étaient appelés à débrayer pour réclamer des meilleurs salaires. La fédération syndicale TUC a prévenu que ce serait "la plus grosse journée de grèves depuis 2011", avec, pour la première fois en plusieurs mois de mouvements sociaux, la participation des enseignants. Plusieurs milliers d'écoles sont fermées.
En fin de matinée, des milliers d'enseignants ont convergé dans le centre de Londres, après avoir tenu des piquets de grève un peu partout dans la capitale. "Pay Up" (Hausse des salaires), "School just wanna have funds" (L'école veut seulement de l'argent), "Save our schools" (Sauvez nos écoles), peut-on lire sur les bannières brandies dans la foule.

Sur le chemin menant au rassemblement, les grévistes étaient massivement soutenus, applaudis et klaxonnés par les passants, automobilistes et chauffeurs de bus qui les croisaient. Plusieurs organisations de parents d'élèves ont publié une déclaration commune dans laquelle elles disent "soutenir" le mouvement.
La ministre de l'Éducation Gillian Keegan s'est, elle, dite "déçue" et "très inquiète" de ce mouvement. "Nous avons dit que nous étudierons les futurs salaires, que nous regarderons la charge de travail et la flexibilité que les enseignants demandent", ainsi que les problèmes de recrutement, a-t-elle défendu sur Sky News.
Le mouvement dure depuis le printemps. Depuis juin dernier, 1,6 million de jours de travail ont été "perdus", selon l'Office national des statistiques. Dans tous les secteurs, les grévistes demandent en priorité des salaires en ligne avec l'inflation, qui dépasse 10% depuis des mois, poussant des millions de Britanniques dans la pauvreté. Et selon les dernières prévisions du Fonds monétaire international (FMI), le pays devrait être cette année la seule économie majeure à subir une récession.
Le bras de fer porte aussi sur les conditions de travail, les retraites ou la volonté du gouvernement de limiter le droit de grève.
Si des espoirs d'avancées sont perceptibles dans le rail, un nouveau débrayage est prévu vendredi, tandis que les pompiers ont voté en faveur d'une première grève en vingt ans. Les infirmières et les ambulanciers débrayeront aussi de nouveau en février.
"Je n'aimerais vraiment rien tant (...) qu'avoir une baguette magique et vous payer tous plus", avait assuré lundi le Premier ministre, Rishi Sunak, lors d'une visite à des travailleurs du secteur de la santé. Mais selon lui, des hausses de salaires alimenteraient l'inflation et dégraderaient encore davantage les finances publiques.