QatarGate : pourquoi des puissances étrangères cherchent-elles à influencer des eurodéputés ?

Formellement, le Parlement européen a un rôle limité dans les décisions liées à la politique étrangère de l'Union européenne, chasse gardée du Conseil, à savoir des États membres. Mais cela ne l'empêche pas d'avoir du poids et de la voix. La Libre Belgique publie ce samedi un dossier qui se penche sur les moyens par lesquels les eurodéputés déterminent aussi les relations internationales de l'UE.

Euro-deputies vote a request for waiver of the immunity of MEPs Marc Tarabella of Belgium and Italian Andrea Cozzolino as part of a probe into alleged bribery by Qatar and Morocco during a session at EU Parliament in Brussels on February 2, 2023. - A key European Parliament committee on January 31 unanimously backed lifting the immunity of the two lawmakers implicated in a corruption scandal that has rocked the EU. (Photo by Kenzo TRIBOUILLARD / AFP)
Des eurodéputés votent une demande de levée de l'immunité des députés européens Marc Tarabella (Belgique) et Andrea Cozzolino (Italie) dans le cadre d'une enquête sur des allégations de corruption par le Qatar et le Maroc, lors d'une session au Parlement européen à Bruxelles, le 2 février 2023. ©AFP or licensors

"Les Qataris, avec leurs valises d'argent, ils se sont trompés de cible", s'esclaffe un haut fonctionnaire européen, lors d'une réception diplomatique organisée début 2023, à Bruxelles. Quelques journalistes et diplomates répriment un sourire, d'autres sont hilares. Qu'y a-t-il de si drôle ? Le 9 décembre dernier, nos confrères du Soir et de Knack révélaient que la justice belge enquêtait sur des soupçons de corruption d'actuels et d'anciens membres du Parlement européen au profit du Qatar et du Maroc. Parmi les personnes inculpées jusqu'ici, on trouve l'ancien eurodéputé italien Pier Antonio Panzeri et la socialiste grecque Eva Kaïli, alors cinquième vice-présidente du Parlement. Lors des perquisitions menées à Bruxelles, les enquêteurs ont trouvé chez l'un et l'autre 1,5 million d'euros en billets entassés dans des sacs de voyage. Outre le choc et l'indignation, ce scandale provoque aussi dans les cénacles européens une certaine incompréhension : pourquoi diable des agents du Qatar, du Maroc - et d'autres pays, peut-être - auraient-ils voulu corrompre des eurodéputés alors que ceux-ci n'ont quasi aucun rôle décisionnel en politique étrangère ?

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