Edgardo Greco alias Paolo Dimitrio : le pizzaïolo stéphanois était en fait un important mafieux italien en cavale
Membre de l’organisation mafieuse italienne, la’Ndrangheta, c’est en posant fièrement dans la presse locale de Saint-Étienne que le mafioso en cavale a été repéré par la police qui le recherchait depuis 16 ans.
Publié le 06-02-2023 à 14h46
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En apparence, Paolo Dimitrio dit Rocco est un simple pizzaïolo. Après avoir travaillé dans plusieurs pizzerias à Saint-Etienne (France), il ouvre son propre restaurant en juin 2021 : le caffe Rossini Ristorante. Un rêve d’enfant. Originaire de la ville de Cozenza dans la région de Calabre en Italie, son établissement fait découvrir aux clients la cuisine régionale italienne. Le restaurant fait fureur. Interrogé par le journal Le Progrès en juillet 2021, il dit vouloir “créer une cuisine italienne élaborée, uniquement avec du fait maison”. Italien de cœur mais Stéphanois d’adoption, Paolo Dimitrio dit Rocco vit une vie paisible en France.
Sauf qu’en réalité Paolo Dimitrio n’est rien d’autre qu’Edgardo Greco, important mafieux italien en cavale. L’homme de soixante-quatre ans est membre de l’une des plus grandes et plus puissante organisations criminelles du monde : la ‘Ndrangheta, la mafia calabraise. Edgardo Greco a rejoint l'organisation criminelle grâce à ses talents braqueurs de banque et de fourgon. Au fur et à mesure, le mafieux réussit grimper les échelons. Fougueux, Greco n’a peur de rien. En 1980, il gagne le titre de “tueur de prison” après avoir tenté une attaque au couteau visant le boss du gang mafieux rival Franco Pino au moment de sa promenade quotidienne en prison. Bref, un vrai truand.
En 2006, il est condamné pour les meurtres de deux frères Stefano et Giuseppe Bartolomeo commis en janvier 1991. Et pour une tentative de meurtre commise en juillet 1991. Ces deux meurtres lui valent la réputation de “killer”. D’après Interpol, ces crimes ont été perpétrés dans le cadre d’une “guerre mafieuse, entre les gangs Pino Sena et Perna Pranno, qui a marqué le nord de l’Italie au début des années 1990.
En dépit du verdict, Edgardo Greco parvient à éviter la prison en produisant de faux documents attestant d’une fausse maladie dont le traitement signifiait qu’il ne pouvait pas être détenu. Ce qui lui permet de quitter l’Italie pour la France et ainsi commencer une nouvelle vie sous la couverture de Paolo Dimitrio pizzaïolo.
Son passé de criminel finit par le rattraper. Décrit comme un “dangereux fugitif” Edgardo Greco faisait l’objet d’un mandat d’arrêt européen depuis 2014. Le sexagénaire se fait arrêter par la Brigade Nationale de Recherche des Fugitifs dans la nuit de mercredi à jeudi à Saint-Etienne après seize ans de cavale. C'est son apparition et la publication de sa photo dans le quotidien Le Progrès qui a permis aux enquêteurs de le localiser et finalement l'arrêter. Un excès de confiance qui sans nul doute le renverra à la case prison.