Réforme des retraites en France: mobilisation en baisse mais toujours massive

Les Français sont descendus dans la rue ce mardi pour protester contre la réforme des retraites.

Le nombre de grévistes et de manifestants était visiblement en baisse ce mardi pour la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Les syndicats ne dramatisaient pas, d’abord parce que plus de 200 cortèges avaient quadrillé la France, ensuite parce que certaines régions (zone A) étaient en vacances scolaires et, enfin, parce qu’ils se projetaient déjà vers la quatrième journée, prévue pour ce samedi, pour maintenir la pression sur l’Assemblée nationale, qui a commencé, lundi, l’examen du projet.

"Le message de ce soir, ce sera un appel à manifester massivement samedi", a lancé le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, reconnaissant pour cette journée "un petit handicap avec les vacances". Avant de poursuivre : "Le débat parlementaire, c'est jusqu'à fin mars, et en mars il n'y aura plus de vacances", estimant une nouvelle fois que ce serait "une folie démocratique de rester sourd" à la contestation de la réforme.

Retraites en France: après une mobilisation record, les syndicats annoncent deux nouvelles dates

De son côté, dans son style très personnel, le leader de la CGT, Philippe Martinez, a appelé à des grèves "plus dures, plus massives, plus nombreuses", "si le gouvernement persiste à ne pas écouter". "Il faudra d'autres manifs mais, pour nous, c'est clair, la suite, ce sera la grève reconductible, autour du 8 mars", lui a fait écho Simon Duteil (Solidaires).

Réforme des retraites en France: une rue qui gronde et des députés de la majorité qui hésitent

"Coup de force"

Le président "joue avec le feu", a encore expliqué Philippe Martinez, dont les troupes se tiennent prêtes à hausser le ton la semaine prochaine, notamment dans l'énergie et le rail.

"On ne peut pas gouverner très longtemps contre son propre pays", a averti mardi Olivier Faure (PS). Sandrine Rousseau (EELV) affirmant que les élus de gauche sont "la continuation de ce mouvement social au sein de l'Assemblée". Quant au leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, il a appelé Emmanuel Macron à devenir "raisonnable", accusant le président de la République de "commencer son nouveau quinquennat par un coup de force".

Interrogé lors des questions au gouvernement à l'Assemblée, le ministre du Travail Olivier Dussopt a redit la détermination de l'exécutif. "Si, il faut le faire, parce que le système est déficitaire structurellement", a-t-il déclaré, répondant à une question du député Inaki Echaniz (PS)… reprenant mot pour mot une question posée par M. Dussopt quand il était député PS, lors de la réforme des retraites de 2010.

Après les concessions accordées sur les petites pensions, puis les carrières longues, il a évoqué sur RMC un "bilan d'étape" au Parlement, avant la présidentielle de 2027. Une nouvelle main tendue à la droite, dont les voix seront cruciales pour éviter de recourir au 49.3.

L'examen du texte a commencé lundi à l'Assemblée nationale dans une ambiance houleuse et avec des pressions sur plusieurs élus, ce qui a poussé la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, à dénoncer ce mardi des "intimidations inqualifiables" contre des députés des groupes Renaissance et Rassemblement national en marge des débats, leur assurant le soutien de la Chambre basse dans leurs procédures judiciaires. La titulaire du perchoir a également dénoncé "des appels téléphoniques malveillants qui ont été adressés à certains membres de cette Assemblée". Elle faisait référence à des messages vocaux reçus par des députées du Rassemblement national, prétendant qu'un membre de leur famille était hospitalisé. Une "manœuvre" destinée à les éloigner de l'hémicycle, selon la présidente du groupe, Marine Le Pen, qui a dénoncé "un fait extrêmement grave".

Le gouvernement a fixé une date butoir au 17 février pour l’examen du texte au Palais Bourbon.H. Le. (avec AFP)

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