Le président Zelensky a entamé sa visite européenne à Londres: "Le Royaume-Uni a été l’un des premiers à venir en aide à l’Ukraine"
Le président ukrainien a choisi de débuter son court séjour européen par Londres, avant de se rendre à Paris pour rencontrer le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz. Il est attendu au sommet européen de Bruxelles ce jeudi.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/0f2656b9-db0e-438f-9d4a-f0d276ddf2f3.png)
Publié le 08-02-2023 à 19h38
On se souvient des spectaculaires images du Premier ministre britannique Boris Johnson déambulant au printemps dernier en costume bleu dans les rues désertes de Kiev au côté de son homologue Volodymyr Zelensky, revêtu de son inaliénable treillis vert. Le lendemain du passage de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, le blond échevelé avait voulu marquer le coup et réaffirmer que “le Royaume-Uni est le leader du soutien à la défense de l’Ukraine, le leader de la coalition anti-guerre, le leader des sanctions contre l’agresseur russe”, selon les propos du chef adjoint du bureau du président ukrainien pendant sa visite.
À l’approche du premier anniversaire de la guerre, son hôte d’alors a rendu la pareille aux Britanniques : ce mercredi 8 février, il s’est rendu à Londres, évidemment en treillis. “Le Royaume-Uni a été l’un des premiers à venir en aide à l’Ukraine”, a-t-il indiqué sur son compte Instagram peu après avoir posé le pied sur le sol anglais. “Et aujourd’hui, je suis à Londres pour remercier personnellement le peuple britannique pour son soutien et le Premier ministre Rishi Sunak pour son leadership.”
Dès le début du conflit, Londres s’est mis en ordre de marche derrière Kiev, et Washington. Début mars 2022, Boris Johnson s’est rendu en Pologne et en Estonie, devenant ainsi le premier dirigeant national étranger à voyager dans la région. Il s’y était engagé à “apporter autant d’aide et de soutien aux Ukrainiens que nous le pouvons” et de “resserrer le carcan économique autour du régime de Poutine, […] promis à l’échec”. Dans la foulée, celui qui se plaisait dans ce rôle de nouveau Winston Churchill avait indiqué à ses collègues de la Chambre des communes sa volonté d’”accélérer le transfert d’armes” vers l’Ukraine. À ses yeux, l’issue du combat ne faisait aucun doute : “le président russe Vladimir Poutine échouera et nous parviendrons à protéger l’Ukraine” face aux “crimes de guerre” perpétrés par la Russie. Cet engagement et ce comportement va t’en guerre l’avaient transformé aux yeux des Ukrainiens en une sorte de héros, alors même que son image était sérieusement écornée dans son propre pays.
Rencontre avec le roi Charles III
Son éjection du 10 Downing Street à la mi-juillet n’a pas modifié le soutien du Royaume-Uni à l’Ukraine. Par conviction mais aussi par crainte d’être accusé de faiblesse, ses successeurs Liz Truss puis Rishi Sunak ont poursuivi son œuvre. Ce mercredi 8 février, lors de la traditionnelle séance de questions au Premier ministre, l’actuel résident du 10 Downing Street a ainsi confirmé “l’accélération et l’intensification de notre soutien militaire à l’Ukraine cette année”. Au-delà de la fourniture de tanks, le ministère de la défense forme des soldats ukrainiens dans ses propres installations militaires, avant leur envoi au combat. Dix mille d’entre eux sont passés par ses camps, un chiffre qui devrait doubler au cours de l’année à venir, en plus de la formation de “pilotes et de marins” tout juste dévoilée. Les deux hommes ont d’ailleurs visité en fin de journée l’un de ces camps, dans le sud-ouest de l’Angleterre.
Rishi Sunak a également soutenu l’idée d’un procès pour “demander des comptes pour les crimes horribles commis” par la Russie, ainsi que celle “d’utiliser les actifs” saisis aux citoyens et entités russes proches du président russe Vladimir Poutine pour financer en partie “la reconstruction de l’Ukraine” une fois la guerre achevée. Pour Londres, il n’est plus question de négociations : “Ce pays restera uni à l’Union européenne et à l’Ukraine jusqu’à ce que nous garantissions la défaite de l’agression non provoquée et non sanctionnée de Vladimir Poutine.”
Volodymyr Zelensky ne pouvait que s’en réjouir. Il a tout d’abord remercié le Royaume-Uni pour “ne pas avoir compromis l’esprit de ces formidables îles”, un sous-entendu lié à la résistance des Britanniques face aux attaques du régime nazie pendant la Seconde Guerre mondiale. Avant de lancer un hommage particulier à Boris Johnson, qui “a uni tous les autres alors que cela semblait absolument, absolument impossible”. Le casque d’un de ses pilotes à la main, il en a enfin profité pour réclamer le don d’avions : “Nous avons la liberté, donnez-nous des ailes pour la protéger !” Une demande réitérée lors de sa rencontre au palais de Buckingham avec le roi Charles III. Et appuyée par… Boris Johnson sur son compte Twitter.
Avec Macron et Scholz à Paris
Dans la soirée, Volodymyr Zelensky st arrivé à Paris pour une rencontre avec le président Macron, en présence également du chancelier allemand Olaf Scholz. Les trois dirigeants devaient s’entretenir lors d’un dîner au palais présidentiel.
Volodymyr Zelensky doit ensuite mettre le cap sur Bruxelles pour un sommet, jeudi, de l’Union européenne, même si sa présence n’a pas été confirmée officiellement.