La tension ne retombe pas en France: de nouveaux rassemblements à Paris et en province, des débordements dans certaines villes
Aux quatre coins de l'Hexagone, la tension monte dans la rue suite à la réforme des retraites.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/2e68826a-3c49-4732-bb98-9f8506e1e337.png)
Publié le 21-03-2023 à 22h38 - Mis à jour le 21-03-2023 à 23h55
De nouveaux rassemblements ont été organisés mardi soir contre la réforme des retraites dans plusieurs grandes villes françaises, théâtre pour certaines d'entre elles dont Paris, de tensions entre forces de l'ordre et manifestants, selon des journalistes AFP.
A Paris, un rassemblement organisé à l'origine par des syndicats en début de soirée place de la République, s'est transformé en face à face tendu entre quelques centaines de manifestants et des forces de l'ordre qui ont échangé jets de projectile et grenades lacrymogène.
Selon une source policière, "les organisateurs ont quitté les lieux mais un groupe d'individus a jeté des projectiles en direction des pompiers puis a ensuite tenté de s'élancer en cortège sauvage avant d'être empêché par les forces de l'ordre".
Celles-ci ont procédé à plusieurs charges en noyant sous un nuage de gaz lacrymogène la place de la République quadrillée à ses extrémités par des unités de police et de gendarmerie en charge du maintien de l'ordre.
La station de métro République était fermée vers 21h30, du fait de la présence "de gaz lacrymogènes dans la station", selon des agents RATP.

Les forces de l'ordre ont procédé à 11 interpellations, selon une source policière.
Au plus fort du rassemblement intersyndical qui s'est achevé vers 20h30, environ 3.500 personnes étaient présentes place de la République, selon la préfecture de police de Paris.
D'autres rassemblements, manifestations et cortèges ont été organisés dans plusieurs métropoles françaises en soirée sans que celles-ci ne dégénèrent à ce stade.
A Grenoble, près de 5.000 personnes ont participé à partir de 19H00 à un défilé aux flambeaux dans les rues de la ville, selon la préfecture de l'Isère. Vers 21h30, les autorités n'avaient pas constaté "d'incidents notables pour le moment".
A Lille, plusieurs centaines de manifestants se sont à nouveau réunis vers 19h00 dans le centre-ville, face à la préfecture, en grande majorité des jeunes, lycéens ou étudiants, mais aussi des syndicalistes de la CGT ou SUD qui avait déclaré une manifestation statique, selon la préfecture du Nord.

Un cortège dont les participants scandaient des slogans anticapitalistes, s'est cependant ébranlé dans le calme en direction du sud de la capitale des Flandres.
Dans l'Ouest, plusieurs milliers de personnes ont participé mardi soir à Nantes et à Rennes à des manifestations aux flambeaux.
A Nantes, où 10.000 manifestants selon les syndicats, 4.100 selon la police, ont participé à un cortège avec des flambeaux, les premiers gaz lacrymogènes ont été tirés peu après le début de la manifestation par les forces de l'ordre, qui essuyaient de nombreux tirs de mortier, ont constaté des journalistes de l'AFP.
En marge du cortège, des dégradations ont été commises, notamment des commerces saccagés et des tags comme "49.3 ça passera pas" ou "Macron ne comprend que l'émeute".
A Rennes, 4.000 personnes dont une partie portaient des flambeaux selon les organisateurs, 1.200 selon la préfecture, ont déambulé dans le centre ville dans le calme.
Au Mans, environ 300 manifestants se sont réunis autour d'une "sculpture de feu" représentant un "49.3", en référence à l'article de la Constitution utilisé par le gouvernement pour faire passer la réforme des retraites sans le vote de l'Assemblée nationale, selon un photographe de l'AFP.