Emmanuel Macron admet une erreur à propos de la réforme des retraites: "J'assume sans regret"

Emmanuel Macron s'est exprimé à propos de la réforme des pensions pour les différents JT français.

La réforme des retraites fait couler beaucoup d’encre en France. Le peuple français a manifesté en masse son mécontentement face au 49.3 employé par le gouvernement français pour faire passer sa réforme. Différents incidents ont éclaté aux quatre coins du pays. Suite au remous suscité par sa réforme, Emmanuel Macron a pris la parole pour les différents journaux télévisés en France. "Il faut que la réforme entre en vigueur d'ici la fin de l'année", a indiqué le président. Tout en ajoutant: "Cette réforme ne me fait pas plaisir. Mais elle est nécessaire. Elle a donné lieu a plus de 175 heures de débat. Elle est désormais devant le conseil constitutionnel qui doit faire son travail dans le calme."

Le président français s'est ensuite exprimé sur ses propos au sujet des foules et de leur "illégitimité". "Nous sommes un vieux pays avec des lois et des légitimités", a-t-il rétorqué. "Lorsque les syndicats manifestent contre une réforme, je les respecte car ils sont dans leur rôle et défendent leur point de vue. Le parlement essaye d’ailleurs d’écouter ces demandes. Mais lorsque des individus utilisent l’extrême violence envers des parlementaires, des maires ou des élus, ce n’est plus la démocratie."

Pour le président, ses propos visaient uniquement ceux qui troublent l'ordre public. "Mes propos devaient clarifier les choses. Les États-Unis d'Amérique ont vécu ce qu'ils ont vécu au Capitole, le Brésil a vécu ce qu'il a vécu et nous ne pouvons pas tout accepter. On ne peut accepter ni les factieux ni les factions. On ne tolérera aucun débordement", a-t-il également ajouté.

Par ailleurs, le président français a déclaré qu'il "regrettait qu'aucune force syndicale n'ait proposé un compromis". Il a aussi admis vouloir "réengager un dialogue avec les partenaires sociaux sur les conditions de travail. Mais il faut attendre quelques jours, quelques semaines", a-t-il observé, alors que les syndicats, jeudi, battront à nouveau le pavé.

"J'aurais pu mettre la poussière sous le tapis"

Par la suite, il est entré un peu plus dans le vif du sujet de cette réforme. Selon ses mots, il aurait pu "mettre la poussière sous le tapis". Mais il n'avait pas le choix. "Lorsque je suis entré dans la vie active, il y avait 10 millions de retraités. Aujourd’hui, il y en a 17 et bientôt 20. Pouvait-on continuer avec le même système? Plus on attend, plus il allait se dégrader."

Emmanuel Macron explique que trois solutions existaient pour essayer de résoudre le problème. "La première était d’augmenter les impôts. Mais la France est un des pays d’Europe où le taux d’imposition est le plus haut. Deuxièmement, on pouvait dire que c’est aux dépens d’autres priorités. Mais il est impossible de prendre l’argent de la santé ou de l’éducation pour le mettre dans le système de retraite."

Revient alors le dernier projet que Macron surnomme comme magique: "Il s'agit du déficit. Ce qui signifie de faire payer vos enfants parce qu’aujourd’hui, nous ne sommes pas capables de prendre nos responsabilités."

"Aujourd'hui la situation nous oblige à avancer"

Pour Emmanuel Macron, la majorité des colères exprimées ne touchent pas les retraites mais un système et une réglementation trop forte. Cependant, il admet tout de même une "erreur". "Je n'ai pas réussi à convaincre. Cependant, je regrette que dans notre société, nous soyons capables de nous astreindre de la réalité. Le compromis a été trouvé par le gouvernement et avancé par le parlement. Aujourd'hui la situation nous oblige à avancer."

Face aux différents blocages, Macron a assuré avoir demandé à son gouvernement de négocier pour essayer de les lever. "Nous devons aussi réquisitionner, comme avec les ordures ménagères par exemple, pour éviter les blocages. La colère est légitime mais elle ne concerne pas la violence", a-t-il encore appuyé.

Cette réforme, ce sont les travailleurs qui vont devoir la subir. Pour le président de la République, il existe un certain cynisme au niveau des grandes entreprises. "Certaines d'entre elles ont dégagé d'importants bénéfices exceptionnels leur permettant de racheter leurs propres actions en Bourse." Pour faire face à cette situation qu'il juge anormale, Macron demande "une contribution exceptionnelle pour que les travailleurs puissent profiter de cet argent."

Elisabeth Borne a toujours la confiance de Macron

Fortement décrié, le gouvernement français a tangué ces derniers jours. Et plus particulièrement, la Première ministre Elisabeth Borne. Pour autant, Macron a assuré qu'il avait toute confiance en elle. "Elle a ma confiance pour conduire cette équipe gouvernementale", a-t-il souligné, en précisant lui avoir demandé "de bâtir un programme législatif, un programme de gouvernement (...) pour avoir à la fois moins de textes de loi, des textes plus courts, plus clairs, pour aussi changer les choses pour nos compatriotes de manière plus tangible."

Cette réforme arrive après un nombre important de crises, dont celle de l'inflation. Ce qui n'est pas un problème pour Macron qui a estimé que "jamais les smicards n’ont autant vu leur pouvoir d’achat augmenter ces dernières années alors que l'inflation porte un coup très dur aux portes-monnaies des plus modestes."

Emmanuel Macron a assuré que cette réforme n'était pas le fruit d'un argument de campagne mais qu'il avait des obligations en tant que chef de la République. "Moi, je ne cherche pas à être réélu (...), mais entre les sondages de court terme et l'intérêt général du pays, je choisis l'intérêt général du pays", a-t-il fait valoir. "J'assume sans regret et je mets en avant ma volonté, ma ténacité et mon engagement."

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...