Un bricolage politique inédit offre à la Bulgarie un gouvernement et deux.. Premiers ministres
En Bulgarie, deux Premiers ministres se succéderont ces 18 prochains mois.
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Publié le 23-05-2023 à 19h29 - Mis à jour le 23-05-2023 à 18h17
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C’est du bricolage politique, qui tient presque du miracle en Bulgarie. Lundi, le parti de centre-droit GERB, qui a remporté de justesse les législatives d’avril, est parvenu à un accord avec l’alliance anti-corruption regroupant "Nous continuons le changement" (PP) et "Bulgarie démocratique" (DB), pour former un gouvernement. En tout cas pour les 18 mois à venir, histoire de donner un peu de répit aux électeurs bulgares, qui ont été appelés aux urnes cinq fois en deux ans.
Le deal, difficilement arraché entre deux ennemis politiques, à savoir le GERB et "Nous continuons le changement", consiste en effet à changer de Premier ministre après neuf mois. C'est le Premier ministre désigné du PP-DB, Nikolay Denkov, qui ouvrira le bal, avec pour adjointe et ministre des Affaires étrangères Mariya Gabriel, le choix du GERB. Nommée par Boïko Borissov, chef de file du parti conservateur et poids lourd de la politique bulgare, elle prendra ensuite la relève à la tête du gouvernement. C'est pour endosser cette responsabilité qu'elle a abandonné son poste de commissaire européenne à l'Innovation.
Lundi, M. Denkov a énuméré les priorités du nouveau gouvernement, dont la mise en œuvre d’une réforme constitutionnelle concernant, surtout, le domaine de la justice. L’emphase est en effet mise sur la lutte contre la corruption, y compris dans les plus hautes sphères du pouvoir. Boïko Borissov, qui a dirigé le pays pendant dix ans, en était perçu comme un symbole par l’opposition et une partie des citoyens. C’est grâce à sa détermination à lutter contre la corruption (allant de pair avec une forte opposition à M. Borissov) que "Nous continuons le changement" s’est imposé dans le paysage politique. Une identité qu’il tente donc de préserver en poussant cela comme une priorité, malgré la décision de s’allier avec le "diable" pour gouverner.
Au niveau européen, la priorité sera l’adhésion à l’espace de libre circulation Schengen et l’adoption de l’euro (retardée d’un an à cause de l’instabilité politique).