"C’est une image qui me hante énormément" : le frère de Shaïna, brûlée vive à 15 ans, se confie
Ce lundi s’ouvre le procès de l’homme accusé d’avoir assassiné et brûlé vive Shaïna, adolescente de 15 ans, à Creil. Son frère, Yasin, s’exprime sur cette affaire devant les caméras de TF1.
- Publié le 05-06-2023 à 12h22
- Mis à jour le 05-06-2023 à 16h05
Les faits remontent au mois d’octobre 2019. Le corps de Shaïna, une adolescente de 15 ans, est retrouvé presque entièrement calciné par la police à Creil, dans le département de l’Oise. De multiples plaies à l’arme blanche sont identifiées par les expertises médico-légales qui établissent aussi que l’adolescente respirait toujours au début du feu.
Deux jours avant les faits, un test de grossesse positif a été retrouvé dans son sac à main par ses proches. Les analyses ont permis d’établir que Shaïna avait subi un avortement quelques mois auparavant et qu’elle commençait donc plausiblement une seconde grossesse. L’adolescente attribuait la paternité à son petit ami, dont le procès s’ouvre ce lundi aux assises des mineurs de Beauvais. L’homme est accusé d’avoir attiré Shaïna dans un cabanon pour la tuer et la brûler.
Mauvaise réputation
Yasin, le grand frère de Shaïna, était l’invité du “Portrait de la Semaine” dans l’émission Sept à Huit, diffusée sur TF1. Dans cet entretien, Yasin revient sur cet épisode douloureux. D’après lui, l’accusé a profité de la réputation de “fille facile” que sa petite sœur subissait. C’est ce statut qui aurait poussé l’homme, de 17 ans à l’époque, à commencer une relation avec Shaïna : “J’apprends par la suite que ce garçon connaissait la réputation de ma petite sœur à l’époque. Et c’est pour ça aussi qu’il tente de se rapprocher d'elle”.
La journaliste interroge Yasin sur la réaction de l’ex-petit ami face au test de grossesse positif : “pour lui c’était inconcevable d’avoir mis enceinte 'une pute', c’est ce qu’il dit. En fait il voulait justement profiter de ma sœur pour avoir des relations sexuelles”.
"Ils ne peuvent rien faire"
Dans la nuit du 26 au 27 octobre, Shaïna a quitté la maison, sans prévenir ses proches. Le lendemain, ses parents et son frère ont retrouvé la chambre de Shaïna vide. Yasin explique qu’à ce moment-là, ils partent à sa recherche, mais que la police ne peut pas leur venir en aide : “on interpelle un peu tous les passants. Et le commissariat vous savez ce qu’ils nous disent ? Ils ne peuvent rien faire. C’est considéré comme une fugue. On est obligé d’attendre 48 heures pour qu’on puisse lancer une alerte”.
Le 27 octobre, Yasin reçoit des messages de différentes personnes : “la rumeur dit qu’ils ont retrouvé le corps calciné d’une jeune fille, 'que c’était ta sœur Shaïna'. Et là j’arrive, il y avait la police, la gendarmerie, un hélicoptère qui passait. Je voyais un des enquêteurs fermer le sac de loin. C’est une image qui me hante énormément”. Yasin apprend alors ce qui est arrivé à sa sœur.
Avec l’ouverture du procès ce lundi, la journaliste interroge Yasin quant à ses attentes sur ce procès : “une peine très lourde. Cette fois-ci, à la hauteur des faits qu’il a commis. La justice en France doit savoir répondre à de tels actes”.