Qui est Vincent Jeanbrun, le maire dont le domicile a été attaqué à la voiture bélier ?
Visé, le week-end dernier, par une attaque à la voiture-bélier enflammée, le maire LR est devenu l’une des nouvelles figures de la droite française.
- Publié le 05-07-2023 à 22h30
Un portail défoncé, une voiture-bélier enflammée, des tirs de mortier… Dans la nuit de samedi à dimanche, le domicile du maire de L’Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun, était l’objet d’une violente attaque organisée par des émeutiers.
Depuis, l’homme à la carrure de rugbyman et à la barbe bien taillée se retrouve, malgré lui, sous les projecteurs. Et ses pairs lui prédisent un bel avenir politique.
Âgé de 39 ans, Vincent Jeanbrun dirige depuis près de dix ans cette commune de 31 000 habitants, située dans la banlieue sud de Paris. À l’origine, son milieu social ne le prédestinait pourtant pas ouvertement à la politique. Fils d’une mère au foyer d’origine italienne et d’un père chauffeur-livreur, cet enfant de L’Haÿ-les-Roses grandit dans l’un des immeubles de la cité des "Tours marrons". Il étudie dans les écoles du quartier, passe son bac dans une ville voisine, avant d’intégrer une école de commerce à Évry (Essonne). Là, il découvre le double visage de l’Île-de-France, les beaux quartiers après la pauvreté des cités, et commence à s’intéresser aux causes de ces inégalités sociales. Vincent Jeanbrun est encore étudiant lorsqu’il adhère au parti UMP (devenu Les Républicains) avant d’être repéré, un peu plus tard, par Roger Karoutchi, alors conseiller régional d’Île-de-France.
Après la défaite de Nicolas Sarkozy, à la présidentielle, en 2012, ses ambitions politiques se précisent et il rejoint l’équipe parlementaire de la députée Valérie Pécresse.
En 2014, lors de sa toute première candidature aux municipales, il fait basculer à droite L’Haÿ-les-Roses - historiquement ancrée à gauche - en l’emportant face au maire socialiste sortant, Pierre Coilbault, et devient le plus jeune maire du Val-de-Marne.
Marié, père de deux enfants de 5 et 7 ans, l'enfant des "Tours marrons" a fait son chemin. Aux municipales de 2020, il est réélu dès le premier tour avec presque 55 % des voix. Un mois avant l'attaque de son domicile, le patron des Républicains Éric Ciotti, le nomme porte-parole du parti. Depuis, le maire secoué de L'Haÿ-les-Roses a eu toute la République au téléphone, de Nicolas Sarkozy à François Hollande, en passant par le président Emmanuel Macron, qui l'a convié à l'Élysée, le mardi 4 juillet, pour la réunion avec les maires visés par les émeutes.Emma Nicolas (st.)