Présidentielle 2022 : des étudiants mécontents bloquent leur campus à Paris
Les jeunes, déçus, veulent faire entendre leur voix à leur façon.
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Publié le 13-04-2022 à 10h38 - Mis à jour le 13-04-2022 à 20h26
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Le premier tour de la présidentielle française aura décidément laissé les jeunes sur leur faim. Entre ceux qui n'ont pas jugé bon de se déplacer pour aller voter et ceux qui se sont rendus aux urnes pour donner leur voix à Jean-Luc Mélenchon, le sentiment est aujourd'hui à l'incompréhension. Beaucoup d'entre eux, interrogés par des médias français, ont déclaré ne pas se sentir entendus.
Les observateurs diront que pour se sentir écoutés, les jeunes n'avaient qu'à aller voter. Parmi les 18-24 ans, rappelons que 42% se sont abstenus, selon l'Institut de sondage Ipsos. Mais le désintérêt pour la politique et le sentiment que "rien ne changera" est bien présent. Chez les jeunes, Jean-Luc Mélenchon incarnait un espoir, notamment via ses propositions climatiques. Selon une analyse sociologique effectuée par l'Institut Harris Interactive pour CNews et Europe 1, 34,8% des 18-24 ans ont voté pour le candidat de la France Insoumise, contre 24,3% pour Emmanuel Macron et 18% pour Marine Le Pen. Mais, pour ses partisans, ça a été la douche froide.
Pour se faire entendre coûte que coûte, des étudiants ont donc bloqué certains campus universitaires à Paris, explique Le Parisien. Les jeunes militants, déçus, disent ne pas se reconnaître ni en Emmanuel Macron ni en Marine Le Pen.
Bloquer les campus
Ce n'est pas la première fois que des jeunes bloquent l'accès aux campus pour se faire entendre. Lors de la controversée réforme des retraites en 2020, des étudiants de plusieurs établissements français n'avaient pas hésité à sortir les pancartes et à empêcher l'accès aux bâtiments. Lorsque Jean-Marie Le Pen avait atteint le second tour, en 2002, les étudiants étaient carrément sortis dans les rues pour manifester. Cette fois, la mobilisation est beaucoup moins forte, mais elle se fait quand même sentir à certains endroits, pointe le journal français. A ceci près qu'elle est souvent tournée vers les deux candidats du second tour.
Dès 7 heures du matin, lundi, des jeunes du campus Jourdan de l'Ecole normale supérieure à Paris ont décidé de bloquer leur bâtiment. Ils ont donc pris possession des lieux et y ont affiché des pancartes où l'on peut lire "blocus en cours" ou encore "jeunesse révoltée, fac occupée". Mardi, le campus était quasi désert, selon Le Parisien. Pour s'assurer de ne pas être délogés, les jeunes ont passé la nuit à l'intérieur.
A l'Université Paris 8, le campus de Saint-Denis a également été bloqué, ce mardi. "L'établissement est inaccessible. Nous vous demandons de ne pas vous y rendre", écrivait l'Université sur son site internet. Les choses sont toutefois revenues à la normale dès 18h.
Toujours selon Le Parisien, d'autres écoles pourraient suivre, comme Nanterre (Hauts-de-Seine) ou La Sorbonne Paris I, qui doit tenir une assemblée générale pour décider de la mobilisation ce mercredi à 13 heures.
Des réactions mitigées
Ces mobilisations ne plaisent en tout cas pas à tout le monde. Certains étudiants déplorent le fait de n'avoir pas pu se rendre à leurs partiels à cause des blocages. D'autres sont satisfaits de voir leur candidat préféré au second tour et ne voient donc pas de raison de manifester. Chez les plus âgés aussi, les réactions à ces mobilisations sont diverses.
Entre ceux qui n'iront pas voter, ceux qui voteront Emmanuel Macron uniquement pour faire barrage à Marine Le Pen et ceux qui feront le même vote que lors du premier tour, la dernière manche de l'élection présidentielle s'annonce plus serrée que jamais.