"Ils nous ont dit d'être prêts à être appelés": les Ukrainiens en territoires occupés craignent d'être enrôlés dans l'armée russe

Les conséquences des référendums en Ukraine provoquent la crainte parmi les habitants des territoires occupés.

Tandis que la contre-offensive progresse lentement en Ukraine, les habitants des territoires occupés vivent dans l'angoisse. Certains ont déjà commencé à fuir vers les territoires contrôlés par l'Ukraine et les zones situées plus à l'ouest suite à l'inquiétude suscitée par les référendums russes votés les derniers jours en Ukraine. "Dès que ce sera fait, les Russes introduiront de nouvelles interdictions conformément à leurs lois et tenteront de légitimer l'occupation", déclare Tatyana Kumok, une citoyenne de Melitopol qui a décidé de quitter sa ville, au média BBC. "Il était évident que la ville ne serait pas libérée cet automne", a-t-elle ajouté.

Répression sur les bancs de l'école

A Kherson, la répression à l'encontre des personnes ne soutenant pas le régime russe est en augmentation.

En septembre, un dilemme s'est présenté pour les familles qui devaient renvoyer leurs enfants à l'école. En effet, dans les territoires occupés, les écoles sont administrées par la Russie et sont donc exposées directement à la propagande du Kremlin. Nombre de parents ukrainiens s'inquiètent donc pour leurs enfants, même s'ils sont contraints de les scolariser: "Si vous n'envoyez pas votre enfant à l'école, c'est un choix décisif pour vous - cela signifie que vous avez des opinions pro-ukrainiennes", explique une professeure ukrainienne. "Je connais des parents qui ont dû dire à leur enfant de sept ans de ne pas parler des choses discutées à la maison avec quiconque à l'école, ajoute-t-elle. Sinon, l'enfant pouvait être emmené. C'était vraiment horrible."

"Il y a une forte augmentation des arrestations depuis le mois d'août, suite au succès des frappes aériennes ukrainiennes", déclare Bohdan, un Ukrainien résidant toujours à Kherson. Celui-ci explique que, par le passé, les détentions étaient basées sur des consignes claires et des listes de noms détenues par les militaires russes mais à présent, tout le monde peut être arrêté et soumis à des interrogatoires.

Menace de mobilisation

Les référendums représentent un autre danger pour les habitants des territoires occupés: la mobilisation. En effet, les référendums impliqueraient que de nombreux Ukrainiens pourraient être enrôlés afin de combattre aux côtés des Russes. C'est aussi pour cette raison que de nombreux habitants ont fui les territoires occupés et que certains s'enferment pour ne pas avoir à répondre aux soldats armés faisant du porte-à-porte pour recueillir les votes du référendum, comme l'explique le média ABC News.

Selon les habitants de Kherson, les soldats russes feraient déjà le tour de certains villages et recenseraient les noms des habitants masculins. Les habitants affirment que les soldats russes leur ont demandé de se tenir prêts à être appelés après le vote des référendums.

Les Ukrainiens entre 18 et 35 ans n'ont d'ores et déjà plus le droit de quitter les territoires occupés.

Iryna, Ukrainienne, a quitté son domicile avec son mari et ses enfants le 23 septembre, premier jour du référendum. "Lorsque Poutine a annoncé la convocation, et que nous savions déjà pour le référendum, il était clair qu'il y aurait une mobilisation de masse et que les hommes seraient détenus en pleine rue, quel que soit leur âge", déclare-t-elle à la BBC.

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