La Hongrie, opposée à un prêt commun de l'UE, va verser une aide à l'Ukraine
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- Publié le 24-11-2022 à 13h10
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Le gouvernement hongrois, accusé de faire du "chantage" à l'égard de Bruxelles, a annoncé l'envoi à l'Ukraine d'une aide financière bilatérale, et non dans le cadre proposé par la Commission européenne d'un plan d'aide commun. "Nous allons fournir 187 millions d'euros à l'Ukraine, issus du budget national", a déclaré jeudi sur Twitter Balazs Orban, directeur politique du Premier ministre nationaliste Viktor Orban (sans lien de parenté), au lendemain de la publication d'un décret en ce sens.
"Ce sera la contribution de la Hongrie à l'aide commune de l'UE de 18 millions d'euros, mais pas à travers un prêt commun", a-t-il expliqué.
Viktor Orban s'était opposé la semaine dernière à la proposition européenne d'accorder à l'Ukraine une aide de 18 milliards d'euros pour 2023, sous forme de prêts dont les intérêts seraient pris en charge par les Etats membres. "La Hongrie ne va pas accepter que les membres de l'UE contractent ensemble des prêts pour aider l'Ukraine", avait-il insisté, préconisant le versement d'une somme, divisée "équitablement" entre les Vingt-Sept. Le gouvernement "demeure attaché à soutenir financièrement l'Ukraine face à la guerre", souligne le décret.
Le commissaire européen au Budget, Johannes Hahn, avait estimé que ce "blocage" de la Hongrie relevait du "pur chantage politique".
Au cours de ses douze ans au pouvoir, le Premier ministre hongrois a régulièrement bloqué ou menacé de bloquer les mesures de l'UE, qu'il s'agisse des questions migratoires ou des sanctions contre la Russie. Cette décision intervient alors que Bruxelles s'apprête à prendre une décision sur le gel de milliards de fonds européens en raison des problèmes de corruption et d'attribution de marchés publics dans ce pays.
Un argent dont la Hongrie, en proie à une inflation galopante et une monnaie, le forint, en chute libre, a plus que jamais besoin.
Le Parlement européen a récemment estimé que les 17 mesures annoncées par la Hongrie n'étaient pas suffisantes et pas complètement mises en oeuvre, appelant à la poursuite de la procédure à l'encontre de Budapest. La décision finale reviendra au Conseil (Etats membres), après avis de la Commission.