"Personne ne pourrait croire qu'une telle chose puisse exister": des soldats russes utilisés comme "chair à canon" par l'armée russe
De nouveaux récits de soldats russes faits prisonniers ont mis au jour certaines stratégies militaires.
- Publié le 13-02-2023 à 18h01
- Mis à jour le 14-02-2023 à 08h38
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Depuis le début de la guerre en Ukraine, de nombreux récits de soldats russes dénonçant des injustices dans leurs rangs ainsi que des conditions difficiles voire exécrables se sont fait entendre.
Aujourd'hui, c'est à travers les pages du journal The Mirror que ces soldats russes ont choisi de s'exprimer pour relater leur vie en tant que "chair à canon humaines" sur le front.
Le rôle de cette escouade constituée de 10 ex-détenus qui ont choisi de quitter la prison pour gagner le no man's land est d'être jetée en pâture.
Selon leurs termes, les commandants russes se servent d'eux essentiellement comme de chair à canon, d'appâts, lors des assauts. Ils ont dû assister d’innombrables fois aux cris de détresse de leurs camarades sans pouvoir les aider. Des 10 soldats, il en reste aujourd'hui 2. L'un s'est échappé vers les lignes russes et le dernier a été capturé par les Ukrainiens, à qui il a livré son récit.
Comme l'explique The Mirror, ces ex-détenus, ainsi que d'autres conscrits, sont devenus des éléments essentiels de la stratégie militaire russe ayant suivi la nouvelle offensive dans l'est de l'Ukraine.
Des conscrits inexpérimentés et peu ou pas formés sont ainsi utilisés comme une main-d'œuvre massive, envoyés au front sans grande chance de s'en sortir.
Deux rôles leur sont alors attribués: celui de troupe d'assaut, qui consiste à se déplacer par vague vouée à se faire tirer dessus, ou comme cibles intentionnelles, afin de repérer les positions ukrainiennes en suivant leurs tirs.
"Ces ordres étaient courants, c'est pourquoi nos pertes étaient gigantesques", a déclaré Sergei, l'ex-détenu fait prisonnier par les Ukrainiens. "Le groupe suivant suivait après une pause de 15 ou 20 minutes, puis un autre, puis un autre".
Pour Sergei, c'était "la première et la dernière vague". "Personne ne pourrait jamais croire qu'une telle chose puisse exister", a déclaré Sergei à propos de ces tactiques.