Deux missiles tombent près d'un journaliste belge en pleine interview à Bakhmout: "Je ne voyais plus rien"
Arnaud De Decker, journaliste bruxellois, est depuis l'année dernière sur le front en Ukraine. Il a suivi des soldats ukrainiens près de Bakhmout, où il est passé proche de la mort.
- Publié le 07-04-2023 à 19h15
Journaliste notamment pour Bruzz, Arnaud De Decker a choisi l'année dernière de partir en Ukraine pour devenir correspondant à l'étranger pour plusieurs médias, dont Het Laatste Nieuws, ou encore pour l'émission Quotidien de Yann Barthès.
Il y a deux jours, le jeune Bruxellois se trouvait sur le point chaud du front, à Bakhmout, avec la 92e brigade de l'armée ukrainienne lorsque deux missiles russes ont explosé à quelques dizaines de mètres de lui.
"Avec un soldat ukrainien de 25 ans, nous nous étions rapprochés du front, à environ 500 mètres des Russes. Là, nous nous sommes abrités dans les ruines d'un bâtiment qui avait été dynamité", raconte Arnaud De Decker à Bruzz. Il interviewait le jeune militaire, filmant l'échange, quand une première explosion de missile s'est produite. Rapidement suivie d'une deuxième, à dix mètres du groupe, comme l'explique le journaliste: "Cela a commencé par un sifflement, qui était très proche. Puis il y a eu l'explosion. Il y avait de la fumée noire partout, je ne voyais rien. J'avais un bourdonnement dans les oreilles. Le soldat avec qui j'étais criait".
Repérés par les forces russes, Arnaud et les soldats qui l'accompagnaient ont alors fui leur cachette, sprintant pendant 500 mètres pour aller se mettre à l'abri ailleurs. "J'avais une crampe à la jambe droite. Mais dans ces moments-là, on ne réfléchit pas. On court, c'est tout. C'est purement de la survie".
Pour le Belge, après cette expérience "très intense", l'heure est au repos. Il compte rentrer en Belgique à un moment, mais pour l'instant, il souhaite continuer à rendre compte de la réalité du terrain en Ukraine, et le quotidien des troupes de Volodymyr Zelensky.