Procès des attentats à Bruxelles : "Toutes les conditions de l'attentat terroriste sont réunies"
Les procureurs fédéraux ont entamé leur réquisitoire sur le coup de 10h30 mardi, devant la cour d'assises de Bruxelles qui juge les attentats du 22 mars 2016.
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- Publié le 30-05-2023 à 12h35
- Mis à jour le 30-05-2023 à 12h36
Après une brève introduction, ils ont expliqué en quoi toutes les conditions juridiques de l'assassinat dans un contexte terroriste sont réunies dans ce dossier.
Pour savoir si la qualification des faits qui a été retenue est la bonne, soit l'assassinat dans un contexte terroriste, trois questions sont à poser, a rappelé la procureure Paule Somers. S'agit-il d'un meurtre? Oui, selon elle. "L'utilisation du TATP, renforcé de clous et de boulons, n'a eu pour but que de tuer. Cette volonté est d'ailleurs encore renouvelée la veille des attentats", a-t-elle ajouté, renvoyant à un fichier audio trouvé dans "le PC de la rue Max Roos", un ordinateur découvert dans une poubelle à proximité d'un appartement schaerbeekois qui a servi de planque à la cellule terroriste. "Dans ce fichier, il est question de 'faire un maximum de victimes'", a rappelé la procureure.
Ce meurtre a-t-il été prémédité? C'est à nouveau "oui" pour la magistrate. Les membres de la cellule "ont patiemment acheté tous les ingrédients pour confectionner le TATP les semaines précédentes. Ils ont préparé avec soin les sacs à dos et de voyage", chargés des explosifs. Selon Paule Somers, "tout est réfléchi, tout est posé. La préméditation est une certitude au-delà de tout doute raisonnable".
Enfin, ce meurtre prémédité a-t-il été commis dans un contexte terroriste? Réponse affirmative pour l'accusation. "Ils ont frappé des lieux stratégiques: l'aéroport national et une station de métro en plein cœur du quartier européen à Bruxelles. En frappant là, ils terrorisaient une population dans son ensemble", a avancé Paule Somers.
Celle-ci a précisé que l'attaque à l'aéroport a eu lieu à proximité de comptoirs d'enregistrement pour des "vols russes, américains et vers Israël", des pays qui "ne font pas partie de la coalition tant diabolisé par l'État Islamique". Le but était de "'faire trembler l'Europe des croisés', ont-ils expliqué dans leurs revendications", a conclu la procureure.