L'Ukraine face à la stratégie russe des "dents de dragon"

La Russie aurait commencé à installer les “dents de dragons” dès l’automne 2022.

<p>Sur cette photo, prise le 28 octobre 2022, des soldats verrouillent une porte d'accès à une plage après avoir terminé leur patrouille le long du rivage, sur l'île de Baekryeong, située à deux kilomètres de la frontière maritime de facto et à seulement 14 kilomètres du continent nord-coréen. Plus proche du continent nord-coréen qu'elle ne l'est du Sud, Baekryeong est une forteresse : des chars sont garés au bord des routes, des postes de garde sont installés sur chaque colline et les plages pittoresques sont couvertes de fortifications en "dents de dragon" pour dissuader toute invasion.</p>
La Russie aurait commencé à installer les "dents de dragons" dès l'automne 2022. ©AFP

L’Ukraine est en pleine contre-offensive depuis trois mois et a fait une avancée majeure avec sa percée dans le sud de la ligne de front. À présent, son succès dépend de la capacité russe à tenir les deuxièmes et troisièmes lignes de défense jusqu’à ce que l’hiver arrive.

Pour ce faire, la Russie a un système de défense bien rodé qui complique considérablement la tâche aux Ukrainiens. Son nom ? Les dents de dragon. Le principe est simple : il s’agit de poser des blocs de béton qui servent à stopper l’avancée des chars ukrainiens et de l’infanterie mécanisée. Selon Marina Miron, chercheuse postdoctorale au département d’études sur la guerre du King’s College de Londres, “les dents de dragon ne sont pas totalement infranchissables, mais elles constituent une bonne distraction”, a-t-elle expliqué dans les colonnes de Newsweek.

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Comme le détaille le commandant du groupe de forces ukrainiennes Tavria, Oleksandr Tarnavskiy, au journal The Observer, les forces ukrainiennes se trouvent désormais "entre la première et la deuxième ligne de défense” à Zaporijia. L’Ukraine se concentre en effet sur le sud du pays pour repousser les forces russes vers la ville occupée de Melitopol.

C’est là que la situation se complique pour les soldats ukrainiens. En effet, le retard pris par leur armée a permis aux Russes de se préparer plus rigoureusement à la contre-offensive.

Ainsi, à l’aide de défenses statiques et d’un minage intensif, la Russie a créé un obstacle très dur à surmonter par les forces ukrainiennes. Bien que l’armée ait passé la première ligne de défense à Zaporijia selon l’Institute for the Study of War, la seconde ligne devrait être constituée de fossés antichars, de mines mais aussi des dents de dragon.

Celles-ci prennent alors tout leur sens : elles vont permettre “d’enliser les Ukrainiens et de les concentrer idéalement dans cette zone”, comme l’explique Marina Miron. Une fois l’armée ukrainienne coincée dans la zone choisie par l’armée adverse, “cela signifierait que les Russes pourraient utiliser l’artillerie et les drones pour cibler les troupes et les équipements.

Mais d’après Oleksandr Tarnaskiy, cette deuxième ligne de défense devrait être moins lourdement construite, permettant alors à l’Ukraine d’avoir recours à davantage de véhicules militaires. De cette façon, les Ukrainiens pourront “faire sauter” les fameuses dents de dragon grâce à des obus antichars très explosifs, ou encore à l’aide d’ingénieurs de combat “pour éliminer manuellement les obstacles à l’aide d’explosifs”.

La chercheuse précise cependant que l’Ukraine aurait intérêt à contourner les dents de dragons avec de petites unités plutôt que d’avoir recours aux chars d’assaut en raison de l’absence d’informations sur la solidité des défenses russes.

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