La Bulgarie lève son interdiction d'importer des céréales ukrainiennes

La Bulgarie a décidé jeudi, à rebours de la Pologne, de ne pas prolonger l'interdiction d'importer des céréales ukrainiennes au-delà du 15 septembre, date de son expiration.

Ukraine and agriculture | Ukraine et agriculture 31/07/2022
Ukraine and agriculture | Ukraine et agriculture 31/07/2022 ©FLEMAL

Sofia "ne soutient pas" une extension des restrictions, stipule une résolution adoptée par le Parlement à une large majorité (124 voix pour, 69 contre) à l'initiative du gouvernement pro-européen.

Le texte invoque "la solidarité avec l'Ukraine" et la nécessité de "garantir la sécurité alimentaire à l'échelle mondiale".

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a salué ce vote. "La Bulgarie montre l'exemple de ce qu'est la vraie solidarité", a-t-il écrit sur X (ex-Twitter).

En avril, l'UE avait autorisé cinq Etats membres - la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie - à interdire la commercialisation de blé, maïs, colza et tournesol ukrainiens sur leur territoire, à condition qu'ils n'empêchent pas le transit vers d'autres pays.

Cela, afin de protéger leurs agriculteurs, qui attribuaient à ces importations la chute des prix sur leurs marchés locaux.

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Dans la foulée de l'offensive russe et de la fermeture des voies maritimes par la mer Noire, ces pays avaient vu affluer les céréales à prix bradé venues de Kiev, restées bloquées sur leur sol du fait de problèmes logistiques au lieu de rejoindre l'Afrique et le Moyen-Orient.

La Pologne a d'ores et déjà indiqué qu'elle allait prolonger unilatéralement l'interdiction.

La Hongrie et la Slovaquie attendent l'annonce de la Commission, mais ont également prévenu qu'elles feraient de même si Bruxelles décidait de ne pas étendre les restrictions.

La Roumanie a pour sa part fait savoir qu'elle se conformerait au choix de l'exécutif européen.

La Bulgarie se distingue de ses voisins car elle compte de grands producteurs d'huile de tournesol qui se plaignaient depuis la mise en place de l'embargo d'une grave pénurie de graines et de prix élevés.

Ils se sont félicités du "triomphe de la raison", tandis que les agriculteurs, qui voient d'un mauvais oeil la concurrence ukrainienne, ont au contraire dénoncé la résolution.

Le gouvernement a jugé qu'il était nécessaire de "stimuler la compétition sur le marché" afin de contenir l'inflation alimentaire, avait expliqué mercredi le Premier ministre Nikolay Denkov.

Sofia va par ailleurs demander à Bruxelles des aides "pour améliorer ses infrastructures routières et ferroviaires en vue d'accélérer le transport des marchandises ukrainiennes vers des pays tiers".

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