La Commission trouve in extremis une solution pour ne pas prolonger les restrictions aux céréales ukrainiennes
Les restrictions aux importations de céréales ukrainiennes ne sont pas prolongées.
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- Publié le 15-09-2023 à 20h05
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Très attendue, la décision a fini par tomber en fin de soirée vendredi. Vers 18h30, la Commission européenne a annoncé qu’elle ne renouvellerait pas les “dérogations” permettant à cinq États membres (Pologne, Slovaquie, Hongrie, Roumanie et Bulgarie) de bannir les céréales ukrainiennes de leurs marchés. Ces “mesures préventives” exceptionnelles, destinées à apaiser les distorsions de prix dues à l’abondance des produits ukrainiens dans les pays voisins de l’Ukraine, ont donc expiré le 15 septembre à minuit. La voie de la mer Noire étant devenue impraticable dans le contexte de la guerre, l’Ukraine se sert désormais des routes de l’Union européenne pour faire sortir ses produits. Kiev avait déclaré jeudi qu’une extension des “restrictions aux exportations agricoles ukrainiennes” n’était “pas acceptable”. Cet appel aura été entendu. Mais l’Ukraine a dû accepter en échange de prendre, dans un délai de 30 jours, des mesures pour éviter toute profusion de céréales (comme un système de licence d’exportation). D’ici là, Kiev doit mettre en place des “mesures efficaces pour contrôler l’exportation” de blé, maïs, colza et graines de tournesol.
La pression était forte sur la Commission, qui était partagée entre d’une part le besoin de préserver la solidarité envers l’Ukraine et d’autre part, les intérêts des États de l’UE. En avril, la Pologne, suivie par la Hongrie et la Slovaquie, avait décidé, de manière unilatérale, de bloquer des importations depuis l’Ukraine. Ces pays, ainsi que la Roumanie et la Bulgarie, constataient la colère de leurs agriculteurs, alors que la forte présence de céréales ukrainiennes, très bon marché et bloquées du fait de problèmes logistiques, tirait les prix vers le bas. L’exécutif européen avait donc trouvé une solution : laisser ces pays interdire la vente de céréales ukrainiennes sur leur sol, à condition qu’ils en autorisent le transit vers d’autres pays et ports de l’UE. En juillet, les cinq États concernés avaient demandé une prolongation de cette dispense jusqu’à la fin de l’année, la Pologne notamment menaçant de revenir le cas échéant à des mesures unilatérales. Jeudi, la Bulgarie a, elle, mis fin, sans attendre la décision de la Commission, aux interdictions visant les produits ukrainiens, mettant en avant la “solidarité avec l’Ukraine”.
La décision prise vendredi est le résultat d’intenses négociations menées en coulisses pour résoudre ce casse-tête et ne pas prolonger ces mesures controversées. L’exécutif européen constate que “les distorsions dans les 5 États membres limitrophes de l’Ukraine ont disparu”, grâce aux efforts pour fluidifier le transit de céréales. Désormais, la Commission s’engage à s’abstenir d’imposer des restrictions “tant que les mesures prises par l’Ukraine fonctionneront