L’Elysée a décidé mercredi d’envoyer le porte-avions "Charles de Gaulle" au large de la Syrie. Cela confirme combien François Hollande aime revêtir son uniforme de chef des armées. Depuis 2012, il a successivement envoyé ses soldats au Mali, en Centrafrique, dans le Sahel et au Proche-Orient. Jamais, sous la Ve République, un président n’avait autant fait appel à la troupe.
"Je ne joue pas au petit soldat", assure le chef de l’Etat à David Revault d’Allonnes, dans le livre que ce journaliste du "Monde" vient de publier, consacré "aux guerres du président". Selon lui, "le glissement policier, militaire et sécuritaire du hollandisme à l’épreuve du pouvoir" constitue "un des éléments les plus structurants du quinquennat"."Le président normal s’est transformé en président martial." Lui qui, sur le plan intérieur, tergiverse tant et tranche peu, dès qu’il se projette sur le terrain international devient un chef de guerre "sans état d’âme", dont la main ne tremble pas. Et dont le verbe "mêle dimensions sécuritaire et morale, à l’américaine", comme George W. Bush après le 11 septembre 2001.
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