Comme dans toutes les villes de Turquie, des autocars sillonnent les rues du centre de Van avec des affiches du président Recep Tayyip Erdogan, leurs haut-parleurs crachant des chansons populaires et des appels à voter "oui".
Mais dans cette ville autrefois arménienne, désormais majoritairement kurde, les caravanes du "oui" sont systématiquement escortées par un Scorpion, petit véhicule blindé de la police turque. Car depuis la rupture du cessez-le-feu entre l’Etat turc et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) en 2015, tout le sud-est du pays à majorité kurde est en ébullition. Mardi 11 avril encore, un attentat revendiqué par le PKK a fait trois morts dans l’enceinte du quartier-général de la police de la ville de Diyarbakir.
Alors que le pays est sous état d’urgence depuis la tentative de putsch raté du 15 juillet 2016, la campagne référendaire qui s’achève a été particulièrement déséquilibrée en faveur du "oui", et la région de Van ne fait pas exception. "Il y a un énorme décalage entre les deux camps. L’un est très puissant et parle au nom de l’Etat, du pouvoir et du gouvernement; l’autre est aux prises avec des dirigeants en prison ou en garde à vue, qui ont été écartés des mairies", explique Ferit Hayva, rédacteur en chef du journal Prestij.
Les élus locaux en prison, la campagne continue
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