Un retour dans les clous nucléaires via un "accord plus fort et plus durable"
"La balle est maintenant dans le camp américain", déclarait Hassan Rohani mercredi.
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Publié le 20-01-2021 à 20h11 - Mis à jour le 20-01-2021 à 20h29
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Le président iranien, Hassan Rohani, avait soigneusement choisi la date d’entrée en fonction de la nouvelle administration américaine pour enfoncer le clou au sujet de l’accord nucléaire. Après de multiples appels en ce sens, il a exhorté les États-Unis à revenir dans ce plan d’action conclu entre l’Iran et les grandes puissances et que l’administration Trump avait dénoncé en mai 2018, ainsi qu’à lever les sanctions contre Téhéran.
"La balle est maintenant dans le camp américain. Si Washington revient à l’accord nucléaire iranien de 2015, nous respecterons également pleinement nos engagements au titre du pacte", a déclaré mercredi Hassan Rohani lors d’une réunion télévisée du cabinet. Donald Trump avait ensuite rétabli et accentué les restrictions économiques contre Téhéran, poussant l’Iran à s’écarter de ses engagements. "Aujourd’hui, nous nous attendons à ce que la nouvelle administration américaine revienne à l’état de droit", a poursuivi le président Rohani.
Qui revient dans les clous d’abord ?
Si ce retour est attendu, il est à peu près acquis que la décision se fasse attendre. De l’aveu même du secrétaire d’État américain désigné, Antony Blinken, la décision des États-Unis relative à l’opportunité de réintégrer cet accord ne sera pas prise rapidement, a-t-il déclaré mardi lors de son audition devant le Sénat, qui doit confirmer sa nomination.
M. Blinken a confirmé que le gouvernement de Joe Biden était prêt à revenir dans l’accord sur le nucléaire iranien à condition que Téhéran respecte à nouveau ses engagements, tout en appelant de ses vœux une entente "plus durable". Le président Joe Biden "pense que, si l’Iran revient dans les clous, nous le ferons aussi", a déclaré Antony Blinken.
Un délai de trois à quatre mois
"Mais nous utiliserions cela comme un point de départ, avec nos alliés et partenaires qui seraient à nouveau du même côté que nous, pour rechercher un accord plus fort et plus durable", a-t-il ajouté, estimant que cela devrait inclure le programme de missiles balistiques de l’Iran ainsi que ses "activités déstabilisatrices" au Moyen-Orient. "Cela étant dit, je pense que nous n’en sommes pas là", a-t-il prévenu. Néanmoins, la nouvelle administration juge qu’il est de son "urgente responsabilité" de faire ce qu’il faut pour empêcher l’Iran d’aquérir une arme nucléaire.
Le ministre américain des Affaires étrangères désigné s’est aussi montré très critique par rapport au retrait des États-Unis de l’accord de Vienne de 2015, estimant que cette décision prise par Donald Trump avait renforcé la menace nucléaire iranienne. "Un Iran avec l’arme nucléaire ou sur le point d’avoir la capacité d’en fabriquer une rapidement serait un Iran encore plus dangereux que maintenant", a-t-il martelé. Il a ainsi estimé à trois ou quatre mois le délai qui séparait les autorités nucléaires iraniennes de la fabrication effective d’une telle arme.