Nucléaire : les partenaires européens contre-attaquent face à l’Iran
Une résolution exigeant que l’Iran revienne à un régime complet d’inspections sera proposée à l’AIEA.
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- Publié le 01-03-2021 à 21h00
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En désaccord avec l’Iran sur le régime des inspections, la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont décidé de dénoncer l’attitude de Téhéran dans une résolution proposée cette semaine à l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Dans ce texte, les trois partenaires européens signataires de l’accord nucléaire de 2015 avec la République islamique "expriment leurs vives inquiétudes" et demandent à Téhéran de "reprendre immédiatement" le régime d’inspections complet prévu par celui-ci. Et ce, malgré l’accord technique bilatéral conclu le 21 février entre l’Iran et l’AIEA, qui réduit le rythme des inspections des sites de production nucléaire iraniens.
En vertu d’une loi votée en décembre dernier dite d’accélération de son programme nucléaire, l’Iran entendait suspendre l’ensemble des inspections de ses installations dès le 23. Mais le récent dialogue diplomatique entre le patron de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, et les négociateurs iraniens avait permis d’atteindre un compromis permettant de poursuivre des contrôles à même de certifier la nature pacifique du programme nucléaire iranien. Pourtant, ce dernier avait qualifié le passage à un régime réduit de "perte immense".
Appuyée par les États-Unis, la résolution devrait être soumise vendredi au vote du Conseil des gouverneurs de l’AIEA mais elle ne fait pas l’unanimité parmi les autres signataires de l’accord. La Russie a ainsi mis en garde contre "des mesures maladroites et irresponsables susceptibles de miner les perspectives d’un rétablissement intégral" de l’accord "dans un futur proche", selon un tweet de l’ambassadeur russe Mikhail Ulyanov.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, a critiqué une initiative "prise au total mépris des échanges constructifs avec l’Agence". En cas d’adoption du texte, l’Iran a menacé de "mettre fin" à l’accord technique temporaire conclu avec l’AIEA.