L'armée israélienne fait marche arrière et dit finalement ne pas être entrée dans Gaza: "Un problème de communication"

Après avoir annoncé la présence de ses soldats dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a fait marche arrière vendredi, évoquant un "problème de communication en interne", à l'heure où le bilan de ses frappes dans ce territoire palestinien cette semaine franchit le seuil des 100 morts.

AFP
L'armée israélienne fait marche arrière et dit finalement ne pas être entrée dans Gaza: "Un problème de communication"
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"L'aviation israélienne et des troupes au sol mènent actuellement une attaque dans Gaza", a d'abord écrit l'armée dans un bref message. Interrogé par l'AFP, le porte-parole de l'armée, Jonathan Conricus, a confirmé que des soldats étaient entrés "dans" la bande de Gaza contrôlée par les islamistes du Hamas, sans préciser leur nombre, ni la durée, ni l'étendue de l'opération.

Puis, deux heures plus tard, le porte-parole de l'armée israélienne a émis une "clarification" pour dire "qu'il n'y avait actuellement pas de troupes dans la bande de Gaza".

Interrogé à nouveau, le porte-parole de l'armée a expliqué cet imbroglio apparent par un "problème de communication en interne" et que des troupes bombardaient Gaza mais de l'extérieur du territoire.

Peu après minuit, des groupes armés palestiniens dans la bande de Gaza ont tiré un nouveau barrage de roquettes vers le sud d'Israël, limitrophe de l'enclave palestinienne.

L'armée avait massé jeudi chars et véhicules blindés le long du territoire palestinien d'où les troupes israéliennes s'étaient retirées unilatéralement en 2005. Et le ministère de la Défense a donné le feu vert à l'armée pour mobiliser au besoin des milliers de réservistes.

La dernière opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, territoire de deux millions d'habitants soumis à un blocus israélien depuis plus de 10 ans, remonte à 2014.

Israël a détruit un système de tunnels dans la bande de Gaza

La guerre entre Israël et le Hamas avait alors duré 50 jours et fait au moins 2.251 morts côté palestinien, en majorité des civils, et 74 côté israélien, presque tous des soldats.

Dans la nuit, l'aviation israélienne a poursuivi ses bombardements de sites du Hamas, alors que des centaines d'habitants palestiniens ont dû quitter leurs maisons précipitamment pour fuir les frappes, selon des témoins et des journalistes de l'AFP sur place.

L'armée israélienne rapporte avoir envoyé 160 avions vers la bande de Gaza pour détruire un réseau de tunnels exploités par le Hamas, le mouvement islamiste qui contrôle la région. Selon le porte-parole de l'armée, Jonathan Conricus, le système de tunnels appelé Metro fonctionnait comme une "ville sous la ville". L'ampleur des dégâts infligés à ce réseau reste indéterminée.

Quelque 1.800 roquettes ont été tirées depuis la bande de Gaza pour frapper le territoire israélien cette semaine. Israël a signalé huit décès à cause de ces attaques.

Selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza, les frappes israéliennes ont fait 119 morts et 830 blessés.

Session publique du Conseil de sécurité de l'ONU dimanche

Le Conseil de sécurité de l'ONU tiendra dimanche à 14H00 GMT une réunion virtuelle publique sur le conflit israélo-palestinien, après des tergiversations avec les Etats-Unis qui ont refusé qu'elle se tienne vendredi, ont indiqué jeudi des diplomates. La session a été demandée par la Tunisie, la Norvège et la Chine. L'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, le Norvégien Tor Wennesland, ainsi que des représentants d'Israël et des Palestiniens devraient y participer.

Les Etats-Unis, qui avaient refusé une réunion d'urgence dès vendredi et proposé qu'elle se tienne mardi, "ont été d'accord pour avancer la réunion à dimanche", a précisé un diplomate.

Un peu plus tôt, le secrétaire d'Etat américain, Antony Blinken, avait assuré devant la presse à Washington que les Etats-Unis étaient "favorables" à ce qu'une réunion ait lieu "en début de semaine prochaine".

"J'espère que cela donnera un peu de temps à la diplomatie pour apporter des résultats et voir si nous obtenons une vraie désescalade", a dit le responsable, qui avait dépêché la veille un émissaire en Israël et dans les Territoires palestiniens.

Dans la nuit de jeudi à vendredi, des troupes israéliennes ont cependant pénétré dans la bande de Gaza dans le cadre de l'opération militaire en cours contre le mouvement islamiste palestinien Hamas, selon l'armée israélienne qui a déployé chars et blindés le long de l'enclave palestinienne.

Depuis lundi, les Etats-Unis ont accepté deux visioconférences à huis clos et en urgence sur le conflit israélo-palestinien mais refusé deux déclarations communes appelant à un arrêt des hostilités, en les jugeant "contreproductives" à ce stade.

La tenue de réunions virtuelles, pratique courante à l'ONU depuis mars 2020 pour cause de pandémie de Covid-19, requiert un consensus parmi les 15 membres du Conseil de sécurité.

La réunion de vendredi avait été demandée par dix membres sur quinze du Conseil (Tunisie, Norvège, Chine, Irlande, Estonie, France, Royaume-Uni, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Niger et Vietnam).

Dans leurs prises de position depuis le début du conflit, les Etats-Unis ont réaffirmé le droit d'Israël à se défendre contre les tirs de roquettes du mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, mais aussi appelé à la désescalade.

Ils ont également demandé à Israël de faire "tout son possible pour éviter des victimes civiles".

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