L’Arabie saoudite reconnue pour ses universités
Le Royaume classe quatre institutions parmi les cinq premières places d’un influent classement mondial.
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Publié le 24-08-2021 à 12h43 - Mis à jour le 24-08-2021 à 12h44
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Quatre des cinq universités les plus réputées dans les pays arabophones sont saoudiennes, révèle le dernier classement de ces institutions établi par l'influent magazine Times Higher Education. Dans sa livraison 2021, qui place la Britannique Oxford et l'Américaine Stanford aux deux premiers rangs de la hiérarchie académique mondiale, l'Arabie saoudite occupe cinq des dix premières places des établissements d'enseignement supérieur localisés dans la région englobant le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
Il couronne l'Université Roi Abdelaziz, qui précède l'Université Roi Abdallah de Science et de Technologie, toutes deux situées à Jeddah (Ouest), ainsi que l'Université Prince Mohammed ben Fahd et l'Université Roi Fahd du Pétrole et des Mines, toutes deux installés à Dharhan (Est). La deuxième place de ce classement académique du "monde arabe" est toutefois occupée par l'Université du Qatar, à Doha. Le top 10 est complété par deux institutions émiriennes, une libanaise (l'Université américaine de Beyrouth) et une égyptienne. L'Université Roi Saoud, à Riyad, est classée en huitième position.
Cette domination saoudienne traduit, selon les spécialistes, le succès de la politique d’investissement massif consentie depuis plus de dix ans par les autorités du Royaume wahhabite dans l’éducation supérieure. Elle semble récompenser, en particulier, les efforts poursuivis par Riyad pour contrer la fuite des cerveaux et améliorer l’employabilité d’une population jeune dans un environnement sociétal en pleine mutation. Une transition que reflète le plan stratégique Vision 2030 supervisé par le jeune prince héritier Mohammed ben Salmane, qui vise à bâtir une économie moins dépendante de la rente des hydrocarbures et plus axée sur le savoir et les services, de même que davantage connectée au reste du monde.
Une expertise internationale
Grâce à ses importants moyens financiers, l'Arabie saoudite a pu attirer une expertise internationale et développer des infrastructures de recherche de qualité, qui étaient autrefois l'apanage exclusif des institutions occidentales. "Les universités saoudiennes se sont internationalisées depuis longtemps, à travers les enseignants qui, pour une grande part, sont des non-Saoudiens venant d'autres pays où ils ont été formés et, pour l'autre part, sont des Saoudiens formés à l'étranger, le plus souvent dans des pays anglophones, comme les États-Unis, le Royaume-Uni, l'Australie ou la Nouvelle-Zélande", affirme Elsa Bedos, arabisante et chercheuse associée à SciencesPo Paris, après avoir consacré sa thèse à la mise en place de processus visant à faire progresser et accréditer les formations universitaires en Arabie saoudite.
Cette forte présence saoudienne ne reflète pourtant pas tout à fait le monde arabe dans son ensemble, selon des experts cités par le site d'information saoudien Arab News. Ceux-ci affirment que le Moyen-Orient a encore un long chemin à parcourir pour construire un système d'enseignement supérieur solide et durable.