Israël mène des frappes dans la bande de Gaza après des tirs de roquettes

L'armée israélienne a procédé vendredi à des frappes sur la bande de Gaza en réponse à des tirs de roquettes en provenance du micro-territoire palestinien, après le raid israélien le plus meurtrier depuis des années en Cisjordanie occupée.

Fire and smoke rise above buildings in Gaza City as Israel launched air strikes on the Palestinian enclave early on January 27, 2023. - Israel launched air strikes on Gaza on January 27 in response to militant rocket fire from the Palestinian enclave, as tensions rise following the deadliest army raid on the occupied West Bank in years. (Photo by MAHMUD HAMS / AFP)
L'armée israélienne a procédé vendredi à des frappes sur la bande de Gaza en réponse à des tirs de roquettes en provenance du micro-territoire palestinien, après le raid israélien le plus meurtrier depuis des années en Cisjordanie occupée. ©AFP or licensors

Israël, qui tient le Hamas au pouvoir à Gaza pour responsable de tous les tirs de projectiles en provenance de ce territoire, a annoncé y avoir mené au moins deux séries de frappes nocturnes contre des infrastructures du mouvement islamiste, dans le nord et dans le centre.

Aucune victime n'a été signalée dans le territoire sous blocus israélien depuis 2007.

Les tirs de roquettes, interceptées pour la plupart par le système de défense antiaérien israélien, n'ont pas été revendiqués, mais les groupes armés palestiniens avaient promis de répondre au raid israélien de jeudi matin dans le camp de réfugiés de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, au cours duquel neuf Palestiniens ont été tués.

Le Hamas et le Jihad islamique ont tous les deux pris part à cette réponse, a indiqué dans un discours vendredi Khaled el-Batsh, un responsable du Jihad islamique, se félicitant de "l'unité dans les rangs de la résistance".

"Jénine, la réponse arrive et la résistance est notre stratégie", pouvait-on lire sur des banderoles lors d'une manifestation ayant rassemblé des milliers de personnes à Gaza.

Les projectiles tirés dans la nuit "sont un message: l'ennemi (israélien, NDLR) doit se méfier car le sang palestinien versé coûte cher", a déclaré vendredi le Jihad islamique dans un communiqué.

Cette organisation était la cible de l'incursion militaire israélienne à Jénine car elle planifiait une attaque en Israël, ont affirmé des sources israéliennes.

Au total, neuf Palestiniens ont péri au cours de ce raid. Un dixième Palestinien a été tué par des tirs israéliens à Al-Ram, près de Ramallah, a rapporté le ministère palestinien de la Santé.

Les Nations unies n'ont pas recensé de bilan aussi élevé en une seule opération israélienne en Cisjordanie depuis qu'elles ont commencé à comptabiliser en 2005 les victimes du conflit israélo-palestinien.

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"Attaque violente"

L'opération dans le camp de Jénine ciblait le groupe Jihad islamique qui planifiait une attaque en Israël, d'après des sources israéliennes.

Au total, neuf Palestiniens ont péri au cours du raid. Un dixième Palestinien a été tué par des tirs israéliens à Al-Ram, près de Ramallah, a rapporté le ministère palestinien de la Santé.

Un panel d'experts de l'ONU a affirmé que ce bilan était le plus élevé dans une seule opération israélienne en Cisjordanie depuis 2005.

"Nous déplorons la dernière attaque violente en date de l'armée israélienne contre le camp de réfugiés de Jénine", ont déclaré vendredi ces experts dans un communiqué, qui ne s'expriment pas au nom de l'ONU.

La France a exhorté Israël et les Palestiniens "à s'abstenir d'alimenter l'escalade" et les Etats-Unis se sont dits "profondément préoccupés par l'escalade de violence".

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, doit se rendre lundi et mardi en Israël et Cisjordanie pour insister, selon Washington, sur "la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade".

Washington a en outre dit regretter la décision de l'Autorité palestinienne, en réaction au raid, de mettre fin à la coopération sécuritaire avec Israël, une première depuis 2020, jugeant "très important que les parties maintiennent, voire approfondissent" cette coopération.

Mesures "urgentes"

Le calme prévaut vendredi dans les rues de Jénine où les magasins sont toutefois fermés dans le cadre d'une grève, a constaté un journaliste de l'AFP.

A la suite du raid israélien, l'Autorité palestinienne a dénoncé "un massacre" et annoncé mettre fin à la coopération sécuritaire avec Israël, une première depuis 2020.

Le département d'Etat américain a dit regretter cette décision, jugeant "très important que les parties maintiennent, voire approfondissent, leur coordination sécuritaire".

Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, doit se rendre lundi et mardi en Israël et Cisjordanie pour insister, selon Washington, sur "la nécessité urgente de prendre des mesures de désescalade".

Les Emirats arabes unis, qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020, ont "condamné l'assaut des forces israéliennes" et appelé à l'organisation d'une réunion "urgente" du Conseil de sécurité de l'ONU.

Trente morts

La ministre palestinienne de la Santé, Mai al-Kaila, a en outre accusé les forces israéliennes d'avoir tiré du gaz lacrymogène dans l'unité pédiatrique d'un hôpital de Jénine lors de leur opération, ce que l'armée a démenti.

Israël "ne cherche pas d'escalade" mais se prépare "à tous les scénarios", a affirmé jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, d'après un communiqué.

L'armée israélienne, qui occupe la Cisjordanie depuis 1967, mène des opérations quasi-quotidiennes à travers ce territoire palestinien, particulièrement dans les secteurs de Jénine et Naplouse (nord), bastions de factions palestiniennes armées.

Le camp de Jénine, qui date de 1953, abrite plus de 23.000 réfugiés selon l'Unrwa, l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens.

En mai 2022, la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh, vedette de la chaîne Al Jazeera, y avait été tuée alors qu'elle couvrait un raid israélien.

Les décès de jeudi portent à 30 le nombre de Palestiniens, civils ou membres de groupes armés, tués depuis le début de l'année dans des violences avec des forces ou des civils israéliens.

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