Hadja Lahbib en Arabie saoudite : “Il faut garder le focus sur le noyau de l’État islamique”
La ministre des Affaires étrangères participe jeudi à une réunion de la coalition internationale contre Daech. Les alliés entendent débloquer 600 millions d’euros pour aider les régions de Syrie et d’Irak où l’influence de l’organisation djihadiste est la plus grande.
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- Publié le 08-06-2023 à 11h36
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La ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib a appelé jeudi les pays de la coalition internationale contre Daech à ne pas oublier la Syrie et l’Irak qui restent selon elle “le noyau” de l’influence de l’État islamique sur d’autres parties du monde.
“Nous croyons qu’il est crucial de garder le focus ce qu’on appelle le noyau”, la Syrie et l’Irak, qui incarnèrent brièvement le territoire du proto-Etat islamique – et ce malgré l’émergence de filiales en Afghanistan et dans plusieurs pays d’Afrique, dont le Congo.
Hadja Lahbib s’exprimait à une réunion ministérielle de la coalition internationale contre Daech qui a lieu jeudi à Riyad, la capitale de l’Arabie saoudite. Cette coalition a été mise sur pied par les États-Unis en 2014. La Belgique en est un des membres fondateurs.
Ce que craignent les 84 pays membres de la coalition, c’est que Daech profite de l’absence de services de base (eau, électricité, reconstruction) dans ces deux pays instables pour reconquérir les esprits. “Avec l’endoctrinement, la marginalisation peut mener à la radicalisation et à l’extrémisme violent”, a dit la ministre belge.
600 millions d'euros pour la zone irako-syrienne
Daech n’a plus de territoire en Irak et en Syrie, mais déploie des cellules clandestines. Dans la région autonome kurde au nord de la Syrie, treize attaques ont été lancées en mai, notamment par l’explosion de mines au passage de convois des Forces démocratiques syriennes (FDS). Le point le plus chaud reste le camp d’Al-Hol où 50 000 ex-sympathisants du califat se trouvent sous l’influence et la menace des plus radicaux.
C’est pourquoi la coalition a décidé de financer des projets de services de base, dans des villages ou zones d’Irak et de Syrie propices à l’influence de l’État islamique. Un montant de 600 millions d’euros va être débloqué, dont le quart sera fourni par les États-Unis. La Belgique y participe également à hauteur de 30 millions d’euros, via les budgets de la Coopération au développement et des Affaires étrangères.
L'influence s'étend en Afrique
Des informations ont également été partagées lors de cette réunion sur les risques que l’État islamique présent en Afghanistan ne déborde vers les pays d’Asie centrale et sur les filiales qui se développent dans plusieurs pays d’Afrique comme le Niger, le Mozambique, le Mali, le Burkina Faso ou le Congo. Ces pays demandent une approche commune, alliant action militaire et aide au développement. La coalition n'est pas présente militairement en Afrique.
Dans l’ancienne colonie belge, un groupe est particulièrement suivi : les Forces démocratiques alliées (ADF), une organisation islamiste créée en Ouganda en 1995 et qui a étendu son influence notamment dans le nord Kivu. Ce groupe a revendiqué l’assassinat d’au moins 35 civils dans le village de Mukondi en mars dernier.