L’Iran poursuit son orgie de pendaisons et "d’actes odieux"
Lundi, 10 personnes ont été pendues ; la veille, un enfant de 10 aurait été abattu dans le Baloutchistan. Le président Raïssi a personnellement rendu visite à Assadolah Assadi.
- Publié le 22-08-2023 à 16h32
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Près d’un an après la mort de Mahsa Amini, tuée pour ne pas avoir correctement porté le voile islamique, l’Iran continue de réprimer durement le soulèvement déclenché par la mort tragique de cette jeune femme en septembre 2022.
Pendaisons
Ce lundi, le régime a pendu une dizaine de prisonniers dont six hommes originaires du Baloutchistan (sud-est du pays), une région qui continue de se soulever régulièrement malgré les menaces du régime. L’opposition en exil (CNRI) mentionne également "un autre acte odieux" survenu dans la soirée de ce dimanche lorsqu’un "enfant baloutche de 10 ans nommé Ehsan Yousef Zehi a été tué par balle par les agents criminels des services de renseignement".
La résistance iranienne en exil a appelé les "Nations Unies, l’Union européenne et les États membres à condamner ces exécutions criminelles et à prendre des mesures immédiates pour mettre un terme à la machinerie d’exécutions et de massacre."
En avril dernier, au moins 3626 opposants au régime avaient été portés disparus ou été arrêtés, un chiffre qui serait beaucoup plus important aujourd’hui.
Double visage
À l’international, l’Iran affiche pourtant un visage plus souple, au regard de ses inimitiés passées. Dernier fait en date, la visite, en fin de semaine dernière, du ministre des Affaires Étrangères, Hossein Amir Abdollahian, au prince héritier saoudien Mohammed Ben Salmane, juste avant de s’envoler pour la Malaisie.
Pourtant, à l’intérieur du pays, outre les arrestations arbitraires et les exécutions, le régime multiplie les menaces à peine voilées envers les Occidentaux. Mi-août, le ministre des Affaires Étrangères qualifiait auprès de Josep Borell, chef de la diplomatie européenne, "la profanation du Saint Coran en Europe" d’ "honteuse", après qu’un réfugié irakien ait incendié l’ouvrage fin juillet, provoquant une crise diplomatique dans une partie du monde musulman.
Alors que l’Iran ne cesse de se plaindre des sanctions occidentales et en particulier européennes - qualifiées d’injustes - le régime a rendu publique la visite personnelle du président Ebrahim Raïssi à un certain Assadolah Assadi, terroriste-diplomate condamné à vingt ans de prison en Belgique et récemment libéré en échange de plusieurs otages européens.
"Feu vert" au terrorisme
Une visite en forme de provocation : Raïssi, qui a vu Assadi dans sa maison, aurait loué sa persévérance et sa fermeté pendant sa captivité, déclarant [que] "les défenseurs des droits de l’homme ont une fois de plus montré qu’ils n’adhèrent à aucune loi et, par une violation flagrante et sans précédent de l’immunité diplomatique, ils ont piétiné les lois, règles et principes internationaux…"
Furieuse, l’opposition iranienne en exil, ciblée par l’attentat fomenté à Paris en 2018 par Assadi, n’a pas mâché ses mots dans un communiqué publié dimanche soir, jugeant que la rencontre "donne le feu vert à l’intensification de la criminalité" (...) et "laisse la porte ouverte au parrain du terrorisme pour agir en Europe".