Les premiers touristes israéliens de l’histoire à être accueillis, à l'improviste, en Arabie saoudite
Les passagers d’un vol entre les Seychelles et Tel-Aviv ont passé la nuit à Djeddah après un atterrissage d’urgence.
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- Publié le 30-08-2023 à 19h33
- Mis à jour le 30-08-2023 à 21h26
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Un vol direct reliant les Seychelles à Tel-Aviv, avec 128 personnes dont une majorité d’Israéliens à bord, a fait lundi soir une escale imprévue en Arabie saoudite. D’après la compagnie Air Seychelles, un problème technique a contraint l’appareil à un atterrissage d’urgence à Djeddah (ouest). Ses passagers ont passé la nuit dans un hôtel de l’aéroport de la deuxième ville du Royaume avant de prendre un vol le lendemain pour continuer leur route vers Tel-Aviv. Les ressortissants israéliens sont ainsi devenus les premiers touristes de l’histoire d’Israël à être accueillis et à séjourner dans le Royaume sunnite qui, pour rappel, ne reconnaît pas Israël et a toujours subordonné cette reconnaissance à l’établissement d’un État de Palestine.
Les spéculations vont bon train sur une possible normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite, à laquelle travaillent activement les États-Unis. L’administration Biden tente d’écrire un nouveau chapitre des Accords d’Abraham, engagés dès l’été 2020 par l’administration Trump et qui ont déjà permis d’établir des relations officielles entre l’État hébreu et quatre pays arabophones (Émirats arabes unis, Bahreïn, Soudan et Maroc). C’est à la suite de ces accords que Riyad a permis le survol de son territoire aux avions israéliens. En septembre 2020, les autorités saoudiennes avaient, à la demande des Émirats arabes unis, autorisé ce survol de manière à permettre le passage des vols à destination et en provenance des aéroports émiriens, quel que soit le pays de provenance ou de destination. Le premier survol effectif d'un avion à destination d'Israël n'avait eu lieu que le 4 août 2022. Le premier à s'y être posé, quoique de manière impromptue, était celui de ce lundi...
Malgré les circonstances évoquées, l'événement pourrait être vu comme un nouveau signe visant, sinon à préparer les esprits, à tester les réactions. Une normalisation israélo-saoudienne constituerait une étape importante dans cette vague de rapprochements étant donné le poids symbolique de l’Arabie saoudite dans le monde musulman arabe. Depuis quelques semaines, des signes avant-coureurs semblent se multiplier. Riyad aligne, entre autres, les gestes de bonne volonté envers les Palestiniens. Après la nomination d’un ambassadeur saoudien non-résident pour les Territoires palestiniens, le Royaume a annoncé mardi la reprise du financement de l’Autorité palestinienne, qu’il avait commencé à réduire en 2016 pour l'arrêter cinq plus tard en raison de soupçons d'incompétence et de corruption. Ce financement, qui vise notamment à améliorer les relations avec Israël par le biais du contrôle de la situation sécuritaire dans les Territoires palestiniens est, selon le Wall Street Journal, assorti de l'assurance saoudienne qu'une normalisation avec Israël n'aura lieu que si un Etat palestinien indépendant voit le jour.