Des vacances dès la première année de travail ? “On constate parfois que certains professionnels ne sont pas au courant”
Les jeunes travailleurs ont-ils droit à des vacances lors de leur première année de travail ? Depuis 2012, la réponse est oui !
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Publié le 18-04-2023 à 12h39 - Mis à jour le 18-04-2023 à 13h29
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L’arrivée du soleil et de l’été rime avec vacances. Qu’il s’agisse de se dorer la pilule à la plage, de partir en randonnée en montagne ou de prendre un peu de temps pour souffler et profiter des beaux jours, l’envie de congé est bien là. Malheureusement pour les jeunes travailleurs qui viennent d’arriver sur le marché du travail, en Belgique, les congés payés légaux sont octroyés sur base du travail presté l’année précédente. Il est donc rare d’y avoir droit dès la première année.
“Pour avoir des congés en 2023, tu dois avoir travaillé en 2022. Si c’est ton cas, tu pourras certainement avoir quelques jours de vacances mais tu n’auras pas droit à 4 semaines de congé”, résume InforJeunes. Pourtant, les États membres sont obligés de s’aligner sur une directive européenne émise en 2012 qui garantit à chaque salarié le droit à un minimum de 20 jours de congé par an.
Deux options
En Belgique, deux solutions existent donc : les vacances jeunes et les vacances européennes. Ces formules permettent de compenser les jours de congé manquants et de prendre jusqu’à 4 semaines de vacances. Par exemple, une personne qui a 6 jours de congé légaux pourra prendre 14 jours de vacances jeunes ou de vacances européennes pour avoir 20 jours de repos. Notons par ailleurs que ces deux types de congés sont un droit et que l’employeur ne peut pas les refuser.
Avec les “vacances jeunes”, la Belgique propose aux travailleurs de moins de 25 ans un mécanisme leur permettant de prendre des congés. “C’est l’Onem qui va rétribuer le jeune pendant cette période-là. Ce n’est pas l’employeur qui doit payer un salaire”, précise Camille Donner, informatrice juridique d’InforJeunes. Les jeunes peuvent ainsi toucher une allocation égale à 65 % de son salaire plafonné.
Pour profiter de ces congés, les jeunes travailleurs doivent répondre à plusieurs conditions. Outre l’âge, ils doivent avoir terminé leurs études dans leur totalité au cours de l’exercice de vacances et avoir travaillé comme salarié pendant une période minimale. “Le jeune travailleur doit être lié, pendant au moins un mois, par un ou plusieurs contrats de travail et cette occupation doit comprendre au moins 13 journées de travail au sens de la réglementation du chômage”, précise le site du SPF Emploi.
Les conditions d’accès pour bénéficier des vacances européennes sont bien plus sommaires. Il suffit d’avoir commencé ou repris le travail chez un ou plusieurs employeurs, avoir travaillé au moins 3 mois et avoir épuisé les jours de congé “ordinaires” dus aux prestations de travail de l’année précédente. Cette fois, par contre, le montant versé est prélevé sur le “double pécule” de vacances de l’année suivante.
Surtout en Flandre ?
Selon les chiffres communiqués par l’Onem, les Flamands seraient ceux qui profitent le plus de la formule des “vacances jeunes”. Entre 2014 et 2022, en moyenne 83,5 % des jeunes travailleurs bénéficiant de ce système seraient des jeunes travailleurs du nord du pays. Les Wallons ne représenteraient quant à eux que 13 % des personnes faisant appel à ce mécanisme. Ainsi, l’Onem a déboursé en moyenne 6 402 168 € pour payer les allocations liées aux “vacances jeunes” des Flamands, contre 1 329 128 € pour le reste des Belges.
Selon l’Onem, qui rappelle par ailleurs que “tous les jeunes n’introduisent pas une demande de vacances jeunes”, cela peut être attribué à une méconnaissance ou à un oubli de la part des Wallons. Une autre explication possible découle du taux de chômage des jeunes, moins élevé au nord du pays. Selon les données publiées par la Banque Nationale pour l’année 2022, seuls 11 % des Flamands de 15 à 24 ans seraient au chômage, contre 25 % en Wallonie et 31,7 % à Bruxelles. Notons par ailleurs que, selon les données de Statbel, la Flandre compte plus de jeunes âgés de 15 à 25 ans que la Wallonie, avec 808 390 contre 485 648 au premier janvier 2022.
Du côté d’InforJeunes, difficile d’estimer le nombre de jeunes au courant de l’existence de ces formules. “Généralement, ceux qui nous posent la question sont déjà au courant qu’il existe quelque chose et c’est plutôt par rapport aux règles d’applications de ce type de congés qu’ils nous questionnent”, explique Camille Donner. “On constate parfois que certains professionnels ne sont pas au courant, mais ce sont quand même deux types de vacances qui deviennent de plus en plus connus”, conclut-elle.

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