Simple comme chou
L’importante famille des Brassicacées abrite plus d’une merveille à cultiver au potager ou au jardin ornemental.
- Publié le 10-09-2023 à 20h46
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La famille est nombreuse, c’est certain, que tout y soit simple, l’est beaucoup moins. Aujourd’hui, on parle de Brassicacées en référence au chou (Brassica), le genre dominant, mais le signe distinctif reste bien la fleur à quatre pétales disposés en croix, qui leur valaient le nom de crucifères.
Les plantes de cette famille sont familières des jardins et des potagers, elles sont d’un grand intérêt économique puisque de nombreux légumes en font partie et ont été domestiqués depuis des siècles. Le chou, un de nos premiers légumes est bien connu de tous. De là à prétendre que sa culture ne présente aucune difficulté…
Savez-vous planter des choux ?
Les choux sont en butte à de nombreux ennemis. Les uns causent des dégâts que le jardinier peut qualifier de préoccupants, les autres sont de véritables plaies ; pucerons cendré du chou, chenilles de piéride, altises, hernie du chou. Les choux cultivés sont issus d'une même espèce appelée Brassica oleara. Ces légumes apprécient généralement les climats frais et humides ainsi qu'un emplacement ensoleillé. Ils redoutent la trop grande chaleur et la sécheresse. Pour le sol, ils aiment les terres riches en matières organiques bien décomposées. Les maraîchers disent qu'ils sont épuisants pour la terre. Il faut donc respecter les rotations de culture. Planter des radis entre les rangs permet de détourner l'attention des altises sur ces derniers. Ils en sont plus friands et laissent les choux grandir.
Les familières
Les plantes ornementales de ce groupe sont en revanche plus faciles à vivre, avec des exceptions, cela va de soi. Elles accompagnent les jardiniers depuis toujours et ont des allures très variées. Lunaires, giroflées, juliennes des jardins, aubriètes, arabis, cardamines, ibéris repeignent le jardin en couleurs après l'hiver. Il y en a pour des situations très différentes : lieux ombragés et humides, murets secs ou bordures fleuries. L'une d'elles a joué un rôle important dans l'économie, non en tant que légume mais en tant que colorant, Isatis tinctoria ou pastel des teinturiers. Ses feuilles pilées et fermentées dégagent une teinte bleue. Les fleurs ressemblent à celles de la moutarde. L'arrivée des colorants de synthèse a mis fin à sa culture. Cependant, cette plante fait son retour dans quelques coins de France.
Quelques jolies annuelles d'été viennent s'ajouter au tableau. Les matthiolas, l'alysse des bordures et la julienne de Mahon (Malcomia maritima) parfumée, à semer à la volée.
Murets et rocailles
Retombant en cascade, ou courant au ras du sol, quelques membres de cette famille sont couverts de fleurs dès mars, avril. Beaucoup viennent de régions plus chaudes et résistent bien à la sécheresse et à la chaleur. Leur faiblesse est de ne pas supporter les sols humides en hiver. Ces plantes apprécient souvent le calcaire, se plaisent sur les talus venteux. Corbeille d'or et d'argent font le printemps en compagnie des aubriètes à végétation gazonnante quand tout va bien. Excellentes plantes pour les rocailles, peu délicates, elles poussent dans toute bonne terre de jardin. La corbeille d'argent, Iberis sempervirens est une plante sous-ligneuse très précieuse. Florifère, résistante et rustique, elle forme de larges touffes qui se couvrent de fleurs blanches, le feuillage vert foncé est persistant en hiver. L'Erysimum 'Bowles Mauve' ou giroflée arbustive est une hybridation très réussie avec son feuillage grisonnant et la belle tenue de ses fleurs de longue durée. Son défaut est de succomber au gel en terre humide.
Les massifs fleuris
Les monnaies du pape, les juliennes, les crambes sont magnifiques dans les parterres. Parfois leurs graines sont un peu baladeuses et se ressèment çà et là. Qui s'en plaindrait ? Ces plantes fleurissent juste avant les roses. Lunaria rediviva est une lunaire vivace. La monnaie du pape classique, Lunaria annua, bisannuelle, se répand par semis naturel dans les coins frais un peu ombragés. La variété blanche est magnifique en sous-bois. Il existe une variété à feuillage panaché de blanc. La julienne des dames se ressème, elle aussi, librement. Elle a donné des variétés horticoles aux fleurs plus grandes. Sa floraison est parfumée le soir.
Le Crambe cordifolia est tout simplement splendide en pleine floraison. Parfois un peu capricieux au démarrage, il attend de son jardinier une certaine patience avant de lui laisser admirer ses hampes florales.
Lesquelles diviser ?
La division en vue de la multiplication se pratique sur les espèces vivaces à développement rapide comme la julienne des dames ou le Crambe cordifolia au moment du nettoyage de printemps ou d'automne. Le Crambe prend rapidement beaucoup de place, un coup de bêche en début de végétation permet d'en replanter les rejets un peu plus loin.
Sur les espèces basses, il est préférable de prélever des éclats en périphérie et de les replanter immédiatement. La méthode permet de régénérer très facilement les aubriètes, les corbeilles d’or et les plantes de muret pourvu qu’elles aient déjà un bon étalement.