La route du rhum, en monstre des mers
Une semaine de croisière pour découvrir les trésors des Antilles, à l’assaut d’une île par jour, façon pirate des Caraïbes…
- Publié le 16-09-2023 à 17h50
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Quand le soleil se noie dans la mer, et s’efface, vaincu par la nuit. Que les étoiles se reflètent sur les flots. Alors, le géant endormi se réveille, destination ailleurs. Vogue la galère vers un nouveau paradis, que l’aube révèle. Inlassablement. Inexorablement. Pour que chaque matin, promesse d’une nouvelle chasse aux trésors insulaires, suscite l’émerveillement. Une route du rhum sur les remous de Christophe Colomb…
C'est le défi, réussi, que nous a proposé MSC Cruises, au moment d'embarquer sur l'hallucinant MSC Seaside, navire de la démesure, pour une croisière de 8 jours et 7 nuits sur la mer des Caraïbes, à la découverte des Petites Antilles. De Fort-de-France à Fort-de-France, en Martinique, pour une route du rhum enivrante, tournée générale en cinq autres escales : Pointe-à-Pitre (Guadeloupe) ; Castries (Sainte-Lucie) ; Bridgetown (Barbade) ; Saint-Georges (Grenade) et Kingstown (Saint-Vincent-et-les-Grenadines).
Six îles paradisiaques, que l’on a pris plaisir à découvrir. Dans une formule idéale pour des explorateurs "du dimanche". Départ de l’aéroport de Charleroi (dès ce mois de novembre, il faudra désormais décoller de Paris Orly, mais les transferts depuis Bruxelles sont proposés par MSC) où l’on dépose ses valises que l’on retrouve, dix heures plus tard, devant notre cabine du MSC Seaside, dans le port de Fort-de-France (pour le retour, elles feront le chemin inverse, prises en charge sur le bateau), pour un voyage sur un gigantesque navire, qui va servir d’hôtel (de luxe) flottant, naviguant de nuit, jetant l’ancre chaque matin sur une île différente. Pour que ses passagers partent à la découverte des trésors locaux, avec la seule obligation de revenir à bord avant la tombée de la nuit, quand le capitaine largue les amarres, direction un nouveau petit coin de paradis.
Pendant le voyage (ou durant la journée, pour les moins curieux), le MSC Seaside dévoile ses plus beaux atours, pour que tout le monde puisse trouver son plaisir. Rien ne manque sur l’un des fleurons de l’un des leaders mondiaux de la croisière, le n° 1 sur le marché belge (53 % de parts de marché en 2022). Le vaste navire ultramoderne, qui peut accueillir plus de 5 000 passagers, est pensé "loisirs" : des piscines (4), des jacuzzis (13), 1 parc aquatique avec toboggans, un cinéma, un théâtre, une discothèque, un casino, deux pistes de bowling, un centre de bien-être, un centre de fitness, une arena sportive… Et, bien sûr, des restaurants (5 + 4 thématiques), des bars (20) et des magasins (9). Une petite ville de 323 m de long…
Impossible, bien sûr, de ne pas naviguer sur ce monstre des mers sans chiffonner sa conscience écologique. Les compagnies maritimes affichent leur volonté de tenter de limiter l'impact négatif des croisières sur l'environnement (MSC s'est engagé à zéro émission nette d'ici à 2050, notamment via des modes de propulsion alternatifs, des navires alimentés au gaz naturel liquéfié sont déjà en mer), mais leur impact environnemental reste angoissant.
L’accueil des Antillais a quelque peu atténué nos scrupules : le tourisme occupe une place capitale sur ces Îles du Vent. L’ouragan "Covid" a dévasté leur économie. Surtout pour celles qui ont pris fièrement leur indépendance. Et qui, pendant la crise du coronavirus, ont été abandonnées. Pour les Grenadiens, les Saint-Luciens, les Saint-Vincentais-et-Grenadins ou les Barbadiens, les navires et leurs flots de touristes sont attendus, avec avidité. L’obscur objet de leurs désirs.
La majorité de la population vit dans la misère, tout aussi pénible au soleil, et, pour s’offrir des éclaircies, elle est prête à partager ses trésors. Car les Caraïbes, ce ne sont pas qu’une succession de plages magnifiques de sable blanc où l’on peut rêvasser, bercé par des eaux turquoise, translucides, où barbotent des poissons multicolores et des tortues agiles. Volcaniques, luxuriantes grâce à leur climat tropical (les mois les plus agréables pour se rendre dans les Caraïbes vont de décembre à mai, si vous voulez éviter les grosses chaleurs et les pluies), elles se dégustent aussi comme un bon rhum "arrangé", par petites gorgées, en se délectant des arômes locaux. Un voyage enivrant…
Laurent Denuit
Prix de la croisière Caraïbes et Antilles (Fort-de-France > Fort-de-France) sur le MSC Seaside : comptez quelque 1 000 euros par adulte (pension complète au buffet et au restaurant principal) pour une cabine intérieure, pour un voyage de 7 nuits et 6 escales (hors vols).
02/808 65 69
- Guadeloupe La Maison du Manioc (Kassaverie), à Capesterre, en Île de Basse-Terre, vous plonge dans la tradition gastronomique guadeloupéenne, en suivant toutes les étapes de la confection du kassav-cassava, la "crêpe des Caraïbes" à base de manioc. Que vous dégusterez, sucrée ou salée, en buvant les paroles d'une de ses cuisinières passionnées.
- Sainte-Lucie Sur cette île magnifiée par sa forêt tropicale luxuriante, l'incontournable balade sur les emblématiques pitons, deux fiers cônes volcaniques qui toisent la mer des Caraïbes (site protégé par le patrimoine mondial de l'Unesco) ne doit pas vous empêcher de pousser une pointe jusqu'à La Soufrière, le seul volcan actif de l'île, et de plonger dans ses Bains jaunes, spa naturel d'eau sulfureuse qui revitalise la peau de ses visiteurs qui s'enduisent de boue avant d'y plonger…
- Barbade Pour découvrir ses plages idylliques de sable blanc, attaquez la Barbade par la mer, façon pirate des Caraïbes. Notre excursion sur un catamaran drivé par des rastas marrants, et leur séance de snorkeling dans une eau transparente, au milieu des tortues, avait un avant-goût de paradis…
- Grenade Le MSC Seaside reste impressionnant, même au sommet de Saint-Georges, le port, capitale de la petite île antillaise aux rues colorées qui semblent s'élever vers le ciel. La cathédrale de l'Immaculée-Conception, nichée au plus près des cieux, vaut le point de vue. À Grenade, on cultive des trésors simples (muscade, épices, sucre…) comme le cacao, qui parfume la House of Chocolate, qui ravira les plus gourmands.
- Saint-Vincent-et-les-Grenadines L'impressionnante collection de plantes et d'arbres du Jardin botanique de Kingston (créé en 1765 !) incite à une balade instructive, et parfumée. Un passage incontournable. Même Charles III, alors pas encore roi, y a planté sa petite graine, symbolisée par un Soufreire tree, comme Edward et Harry…
- Martinique Impossible de quitter les Antilles sans une visite dans un marché, pour faire le plein d'épices aux multiples senteurs qui enivrent ses allées, ou goûter un rhum "arrangé". Au Grand Marché de Fort-de-France, par exemple, dans une grande halle plantée au cœur du quartier commerçant de la ville. Même si un tri est nécessaire, entre stands pour les locaux, à privilégier, et ceux axés touristes…