Bonne Bouteille: Le sillage de Malartic

Comme son nom l'indique, il s'agit du second vin de Malartic-Lagravière, aujourd'hui propriété de l'homme d'affaires belges A-A. Bonnie qui y a accompli en trois ans une oeuvre de restauration exceptionnelle.

GUY LEMAIRE

Le château a été réaménagé, des vignes ont été arrachées et d'autres replantées (la propriété représente aujourd'hui 32 hectares de rouge et 6 de blanc). Et surtout, les chais et la cuverie ont fait l'objet d'une disposition réellement révolutionnaire, citée et montrée en exemple dans tout le Bordelais. Elle permet notamment, et sans se perdre en détail, de vinifier parcelle par parcelle.

Pour mettre décidément tous les atouts dans son jeu, notre compatriote ucclois recourt aux services de deux des oenologues quasiment considérés comme des «gourous» à Bordeaux: Michel Rolland pour les rouges et Denis Dubourdieu pour les blancs. Les résultats ne se sont pas fait attendre, tant pour le premier vin que pour son second qui pourrait le disputer à bien des crus classés. Il est vrai que le territoire de Léognan, au coeur des Graves (dans la zone très urbanisée du sud de Bordeaux) est exceptionnel: Fieuzal, Chevalier, Carbonnieux, Haut Bailly, Haut Bergey, Brown ne sont pas les seuls à en témoigner. A-A. Bonnie a entrepris de rendre à Malartic une réputation quelque peu assoupie depuis trop longtemps. En clair, le reproche (fondé) portait principalement sur l'exploitation trop timide des potentialités du terroir auquel les graves donnent sa personnalité. Et particulièrement à Malartic, le nom du vin lui-même (lagravière) en attestant.

J'avais goûté un Sillage blanc 96 (époque Laurent-Perrier, le précédent propriétaire) qui m'avait séduit par son excellent vieillissement malgré une impression légèrement poussiéreuse. Le Sillage 99, qui peut se laisser désirer, est structuré, dosé dans le bois, plus élégant dans sa vigueur et suffisamment gras. On retrouve cette complexité, cette matière plus élargie et surtout beaucoup de fruits dans le Sillage rouge 98, soyeux, aux tanins doux dont la finale n'est pas banale et qui interpelle d'emblée par une robe grenat soutenue et lumineuse. Lui aussi justifie d'un potentiel de garde intéressant. Ces vins-là seront à l'aise tout au long d'un repas et même sur des plats en sauce.

© La Libre Belgique 2001


Le Sillage de Malartic 98 (blanc et rouge) est vendu au prix de 620 F ttc par De Coninck, 37, chaussée de Bruxelles, 1410 Waterloo. Tél: 02.353.07.65.

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