Des "champagnes" sud-africains ont un arôme un peu belge
Quelques un des meilleurs vins pétillants sud-africains - l'appellation champagne est réservée aux produits français - sortent des caves appartenant à un couple de vignerons belges, qui s'est installé voici huit ans dans une région aux airs de Suisse de l'hémisphère austral.
Publié le 14-11-2010 à 10h24 - Mis à jour le 14-11-2010 à 10h26
Quelques un des meilleurs vins pétillants sud-africains - l'appellation champagne est réservée aux produits français - sortent des caves appartenant à un couple de vignerons belges, qui s'est installé voici huit ans dans une région aux airs de Suisse de l'hémisphère austral.
"Nous travaillons à 300% avec la méthode champenoise", explique le maître des lieux, Jean-Philippe Colmant, dans sa cave de Franschhoek ("le coin des Français"), près du Cap, réplique parfaite de celles de la région de Reims - si ce n'est qu'elle n'est pas souterraine, contrairement à ses homologues françaises.
Installés depuis 2002 en Afrique du sud, M. Colmant et son ex-épouse Isabelle ont acheté une ferme pour 500.000 euros et créé la société Colmant Cape Classique & Champagne. Elle a commencé par importer des crus français en Afrique du sud, un marché en pleine croissance, avant de se lancer dans la production de vins locaux, mais de haut de gamme. Elle produit désormais chaque année 40.000 bouteilles de "Cap Classique", le champagne local, en trois variétés: brut Réserve, rosé et Chardonnay. Ces vins ont obtenu de très bonnes notes dans des guides locaux.
La production, délibérément limitée, est livrée par courrier express à des particuliers, restaurants et magasins - jusqu'en Belgique.
"Nous connaissons tous nos clients directement", a souligné M. Colmant devant le ministre belge des Affaires étrangères, Steven Vanackere, venu visiter cet investissement belge - bien que de petite taille - lors de sa visite début novembre en Afrique du sud.
Les raisins proviennent de huit vignobles différents, dont celui de la ferme La Motte, propriété des Colmant à Franschhoek, une petite ville empreinte d'influence huguenote, située à une cinquantaine de kilomètres de la ville du Cap et connue pour ses vignes et pour ses restaurants d'inspiration française. Mais aussi de deux autres vignobles situés à une centaine de kilomètres de distance, dans la montagne sud-africaine.
"Nous avons un contrôle total de la qualité", a assuré M. Colmant dans sa cave où tout l'outillage provient directement de la Champagne. Il peut également compter sur les précieux conseils d'un œnologue français, Nicolas Follet, et d'un expert sud-africain, Peter, qui l'aident chaque année à assembler les différents cépages pour produire les meilleurs Cap classique en respectant la tradition champenoise.
Trois ans après le début de la production, l'entreprise emploie sept personnes et réalise un chiffre d'affaires de 600.000 euros. "D'ici quelques années, j'espère arriver à un profit annuel de 100.000 euros. Sauf si la crise financière en décide autrement. Et, en Afrique, il y a toujours des risques. Mais pour le moment, on a réalisé tous nos objectifs", a indiqué M. Colmant, 45 ans, un ancien fabricant de pierres tombales en granit à Braine-le-Comte avant d'entamer sa nouvelle vie.