Les établissements belges mis à l'honneur au Michelin sont...

Chaque année, les restaurateurs attendent ce moment avec la plus grande impatience. Tous se retrouvent un lundi matin de novembre au salon Horeca Expo de Gand pour assister, en même temps que la presse, à la remise des diplômes de la gastronomie belge. Ces dernières années, le Michelin n’avait pas hésité à prendre des décisions importantes, en décernant trois étoiles au tout jeune Gert De Mangeleer ("Hertog Jan" à Bruges) fin 2011 ou en offrant un second macaron à Christophe Hardiquest ("Bon Bon" à Bruxelles) l’année dernière.

Une année de transition

Cette année, le guide rouge a estimé que la Belgique avait vécu une année de transition. Ainsi, il ne change strictement rien au sommet de sa hiérarchie, là où le GaultMillau, il y a 15 jours, avait, lui, fait bouger pas mal ses lignes. En hissant Hardiquest à 19,5/20 et en rétrogradant dans le même temps quelques grandes maisons : "Sea Grill", "Comme chez soi" et le "Karmeliet", redescendu à 17/20. Ce matin, le Michelin a au contraire réitéré sa confiance à Geert Van Hecke, accueilli sur la scène à Gand sous un tonnerre d’applaudissements de ses collègues. Aux côtés des deux autres trois étoiles belges : Peter Goossens ("Hof Van Cleve" à Kruishoutem) et Gert De Mangeleer ("Hertog Jan" à Bruges).

Rien de neuf non plus du côté des restaurants doublement étoilés. Alors que les foodies du monde entier font le voyage à Dranouter pour découvrir la cuisine du "In de wulf", Kobe Desramaults reste cantonné à une étoile. Tout comme de magnifiques restaurants comme "Le dôme" à Anvers ou "Couvert couvert" à Louvain…

Une pluie d’étoiles ?

Peu de surprises donc au rendez-vous. Même si, paradoxalement, le directeur des guides Michelin Michael Ellis parlait hier d’une "pluie d’étoiles sur la Belgique". Il est vrai que 10 adresses décrochent leur premier macaron. Et là, le Michelin fait preuve d’un peu d’audace en récompensant des chefs qui osent la simplicité et en reviennent aux produits. L’une des tendances mises en avant par Michael Ellis en Belgique mais aussi partout en Europe - le guide est présent désormais dans 23 pays dans le monde, en Europe, aux Etats-Unis et en Asie.

Si l’étoile accordée au "Jane" (le nouveau restaurant de Sergio Herman et de Nick Bril à Anvers) est tout sauf une surprise, le guide rouge offre un macaron à "Da Mimmo" ou au "Pigeon noir" à Bruxelles, adeptes d’une cuisine sans détour, qu’elle soit italienne ou bruxelloise. L’excellent "Aux petits oignons" à Jodoigne, "L’Héliport Brasserie" à Liège ou encore "Les pieds dans le plat" à Hotton font également partie des heureux élus…

Rééquilibrage francophone

En décernant 7 étoiles en Wallonie et à Bruxelles (contre trois en Flandre), le Michelin semble rééquilibrer quelque peu le fossé entre Flamands et francophones. Même si, dans le même temps, il sanctionne "La frairie" et "Lemonnier", qui perdent leur étoile. Une douche froide dans l’assemblée à Gand, surtout du côté des chefs de Génération W, qui ne pas comprennent pas la sanction accordée à Eric Martin, présent hier et, on l’imagine, plutôt déconfit…

Enfin, le Michelin enregistre l’incroyable développement culinaire de Gand depuis quelques années, sous l’impulsion des Flemish Foodies. L’un de leurs chefs de file, Olly Ceulenaere, est ainsi promu au "Publiek", ouvert début 2014. Tout comme Jan Audenaert de l’"Oude Pastorie".

Les 10 nouveaux étoilés :

- "The Jane" à Anvers
- "Philippe Meyers" à Braine-l'Alleud
- "Le monde est petit" à Etterbeek
- "Le pigeon noir" à Uccle
- "De Mimmo" à Bruxelles
- "Publiek" à Gand
- "D'Oude Pastorie" à Gand
- "Aux petits oignons" à Jodoigne
- "Héliport Brasserie" à Liège
- "Les pieds dans le plat" à Hotton

Le Guide Michelin Bélux 2015 recense 675 hôtels et 1 100 restaurants, dont 117 étoilés (620 pp, 21,95 €).

Résultats détaillés sur le blog La Cuisine à quatre mains.

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