Polémique autour du "Fifty Best", le classement des meilleurs restaurants du monde
Encensé par la presse anglo-saxonne, ce classement britannique est de plus en plus contesté, notamment en France, pays assez modestement représenté, avec cinq restaurants dans le top 50.
Publié le 02-06-2015 à 17h04 - Mis à jour le 03-06-2015 à 11h45
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Lundi soir, en streaming dans le monde entier, les "foodies" ont suivi en direct l’événement tant attendu chaque année par la planète gastronomie : le dévoilement du classement "Fifty Best", organisé depuis 2002 par le groupe de médias britannique William Reed et qui recence les 50 meilleurs restaurants du monde. Pour la petite histoire, "El Can San Roca" des frères Roca (photo) à Gérone récupère cette année la première place du podium, devant "L’Osteria francescana" à Modène et le "Noma" à Copenhague. Tandis que la liste ne compte plus aucun Belge. Le Brugeois Gert De Mangeleer ("Hertog Jan") ne figure qu’à la 53 e place, juste devant Peter Goossens du "Hof Van Cleve" .
Encensé par la presse anglo-saxonne, ce classement britannique est de plus en plus contesté, notamment en France, pays assez modestement représenté, avec cinq restaurants dans le top 50, contre sept pour l’Espagne, six pour les Etats-Unis ou… trois pour le Pérou (pays partenaire du classement).
Au-delà de ces considérations chauvines, les attaques portent également sur les critères opaques retenus pour mettre au point cette liste. Son jury se compose de plus de 900 professionnels répartis dans 26 régions du monde dont... des chefs, forcément juges et parties. Sans compter que le "Fifty Best" ne paye ni la note, ni les frais de déplacement vers ces restaurants où il est difficile de réserver une table pour le commun des mortels. Lundi, une pétition en ligne, signée par exemple par Joël Robuchon, a même été lancée, appelant les partenaires publics et privés à se désolidariser de ce classement qui "mêle partialité et machisme décomplexé" et qui impose ses codes : "dictature du marketing, starification des chefs et prime à l’emploi d’ingrédients innovants".
S’il ne faut pas minimiser l’impact médiatique colossal de ce classement, il faut le prendre pour ce qu’il est : non le classement des 50 meilleurs restaurants du monde, mais plutôt le reflet des humeurs d’une jet-set culinaire qui a les moyens de s’envoler d’une table gastronomique à l’autre, de Lima à Tokyo, de New York à Gérone…