Dierendonck, le pape de la boucherie, débarque à Bruxelles

Vincent Schmidt
Dierendonck, le pape de la boucherie, débarque à Bruxelles

Le boucher de Saint-Idesbald a établi ses quartiers (de viande) en plein cœur de Bruxelles.Manger moins de viande mais de meilleure qualité. C’est un credo de plus en plus répandu et de nombreux restaurants en ont fait leur spécialité. Qu’elle soit maturée ou non, la viande haut de gamme séduit de plus en plus. C’est donc en toute logique mais non sans une réelle attente que la boucherie Dierendonck a enfin quitté ses pénates côtières pour s’installer à Bruxelles. L’endroit n’est pas moins symbolique puisque c’est là où Jack O’Shea, l’autre spécialiste de la viande a tenté l’expérience sans succès que Dierendock a ouvert tout récemment son point de vente. En plein cœur du marché au poisson, de surcroît.

L’institution familiale est installée à Saint-Idesbald depuis les années 60, mais Hendrik Dierendonck a toujours caressé le rêve d’ouvrir une boucherie à Bruxelles. La réputation des Dierendonck s’est taillée au fil des ans, notamment lorsque le père, boucher et éleveur, s’est attelé à protéger une race bovine menacée, la rouge des Flandres. À l’époque, pourtant, tout le monde ne jurait que par le blanc bleu belge.

Au fil des ans et à force de relations avec des grossistes de Rungis et les meilleurs éleveurs de France, d’Irlande ou d’Espagne, l’assortiment s’est étoffé avec pour fil conducteur la sélection des meilleures viandes.

Défendant une consommation raisonnée de viande, pratiquant le nose to tail (de la tête à la queue), Dierendock propose certes des viandes d’exception que l’on ne consomme qu’aux grandes occasions mais aussi de grands classiques (pâté maison, cervelas et autres spécialités) nettement plus abordables. Le tout fait à l’ancienne dans le plus pur respect de la tradition. Et c’est là, sans conteste, la clé de ce succès.

Pour le maître des lieux, l’enseigne se doit d’être le porte-drapeau d’un savoir-faire où les plus belles viandes sont exposées comme les œuvres d’un musée. "On a toujours une dizaine de races de viande. La rouge de Flandre, de l’Holstein qui est une vache laitière, de l’Aubrac de France, la Rubia Gallega espagnole et j’en passe. Je pense qu’on est un peu devenus les sommeliers de la viande. Les gens en mangent moins mais de meilleure qualité", confesse le sympathique quadragénaire.

Et il entend désormais régaler les Bruxellois comme il le fait en Flandre depuis des années. Ce n’est d’ailleurs pas l’échec de Jack O’Shea qui l’effraie. Au contraire, il estime qu’il y a encore beaucoup de choses à faire dans la capitale. Une adresse à visiter sans conteste pour tous les carnivores de Bruxelles et d’ailleurs.

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