Comment freiner le grignotage quand on est confiné chez soi avec le travail, les enfants, l'ennui
Tourner comme un lion en cage devant l'armoire à provisions et le frigo... ça vous parle ? Une nutritionniste nous explique comment ne pas (trop) craquer.
Publié le 19-03-2020 à 16h58 - Mis à jour le 19-03-2020 à 18h00
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Tourner comme un lion en cage devant l'armoire à provisions et le frigo... ça vous parle ? Une nutritionniste nous explique comment ne pas (trop) craquer.
Une nutritionniste s'attend à un retour de manivelle lorsque la situation reviendra à la normale : "Beaucoup de gens vont prendre du poids", formule le docteur Lucia Capone, nutritionniste à la Clinique du poids idéal, qui s'attend clairement à une hausse des consultations lorsque cette sombre période sera derrière nous... Voici ses conseils pour arrêter le grignotage qui nous fait tous de l'oeil.
Grignoter, c'est irrésistible sur le moment mais ça ne conduit finalement qu'à plus de grignotage, de frustrations, de fringales et de compulsions. En même temps, la situation est tellement anxiogène et au-delà de tout ce que l'on a pu connaître que la nourriture nous apporte un réconfort immédiat qui semble la solution à toutes nos émotions négatives.
Oui mais... il ne faut pas que les aliments (et l'alcool) deviennent une béquille à notre psychologie vacillante. La première des choses impératives à faire, c'est de ne pas avoir sous la main des tas de tentations.
Normaliser la situation
C'est plus facile à dire qu'à faire mais il faut veiller à respecter un rythme de vie le plus normal possible, c'est-à-dire prendre un petit-déjeuner solide, un repas du midi conséquent et manger tôt et plutôt des légumes le soir. "On peut manger du pain, un laitage, mais ne pas insister sur la confiture, les pâtes à tartiner. Privilégier le salé, jambon, oeuf, fromage", explique Lucia Capone.
Ensuite, si l'on télétravaille, on veille à avoir de l'eau à portée de main et pas prendre des rations de sucreries ou de pâtisseries industrielles. "Le risque du télétravail, c'est que l'on soit rivé à son écran, sans se faire des pauses à cause d'une sorte de culpabilité tenace qui veut que l'on ne quitte pas son ordinateur", argumente la spécialiste. Et de compenser en mangeant tout ce qu'on a à portée de main. Le tout est de se discipliner et donc en ne se tentant pas avec des paquets de biscuits à profusion. "Là, ce sera presque impossible de se restreindre".
Le grignotage émotionnel vient que l'on a des habitudes différentes et un moral fluctuant. "Calquez-vous sur le rythme du boulot, tout le monde y fait une pause café, pause discussion, pause cigarette pour certains, pause pipi pour tout le monde ! Pourquoi on devrait s'en priver à la maison ? Cela empêchera de compenser par du gras et du sucré".
Avoir un bon stock
On peut écouler ses sucreries, confiseries et aliments sucrés industriels et ne plus les remplacer. A la place, fruits frais (ils se conservent, comme les légumes au moins une semaine au frigo), gâteaux faits maison pour se faire plaisir, "et on peut choisir facilement des recettes avec moins de sucre".
Les grignoteurs "salés" seront tentés par quelques chips à 11h ? S'ils veulent changer leurs habitudes, autant opter pour "les fruits à coques : "une poignée par jour, c'est excellent, ça nourrit, il n'y a pas de fringales à venir et cela apporte plein de magnésium".
La base de la base comme le souligne la nutritionniste, c'est de faire ses courses en conscience. "C'est tellement facile de glisser vers ce qui se prépare vite et qui apporte une sensation de bien-être immédiat. Oui mais cela nous mène à des fringales". Les "bombes à sucre calment immédiatement mais sont anxiogènes très vite après : on en reveut, on ne pense plus qu'à ça". Etre obsédé par la nourriture, c'est un état que l'on peut éviter en réduisant principalement le sucre.
> Retrouvez dans cet article tous les conseils de Pascale Naessens, auteur de best-sellers de cuisine goûteuse et saine.
Les armoires débordent de pâtes, de riz. Bien sûr c'est utile. Mais pas à chaque repas. "Les soupes se font presque toutes seules, surtout si on a des légumes surgelés" et avec une tranche de pain, du fromage, "c'est un repas du midi ou du soir tout à fait acceptable". Une bonne salade avec des oeufs, des légumineuses, des légumes frais, de l'avocat, c'est délicieux et ça nourrit aussi bien qu'un plat de pâtes. "Même mieux, on est moins lourd", souligne le Dr Capone.
Se bouger
On peut prendre l'air encore, c'est même conseillé d'avoir une activité physique, profitons-en. Cela fait passer les pulsions alimentaires plus facilement et surtout, la sédentarité est véritablement un fléau. "J'en parlais avec une cardiologue qui s'inquiète des méfaits de la sédentarité pour ses patients. Elle conseille vivement à tous de bouger".
SI vous voulez savoir quels mouvements faire, la page Facebook de la Clinique du poids idéal poste des vidéos qui s'adressent à tous (personnes en surpoids ou à l'IMC normal) et qui permettent d'avoir un petit entraînement quotidien. "On pense moins à manger et on fait circuler le sang, tout bénéfice...
Privilégier les aliments anti-stress
Et là dedans, on ne compte pas du tout l'alcool ! "Qui peut vite mener à une dépendance psychologique, surtout en ce moment", avertit la nutritionniste.
La combinaison gagnante : le magnésium (dans les oléagineux) et les omega 3. Que l'on trouve dans les conserves de poisson gras type sardines, maquereaux mais aussi le thon ou le saumon, surgelé ou en boîte, c'est bon aussi, même à l'huile d'olive.
On peut aussi acheter des eaux minéralisées qui feront bien : Vittel, Orée des Bois "et si on a des problèmes de transit, penser à Hepar". L'attitude gagnante c'est de ne plus être dans l'obsession de la nourriture.
Combattre les compulsions peu à peu
Evidemment, on n'y coupe pas : on peut se sentir tout à coup pris d'une envie presque irrépressible de manger "un truc bon". "Je ne dis jamais à personne d'arrêter du jour au lendemain ses mauvaises habitudes, de stopper le coca, les sucreries, les chips, le chocolat, etc. C'est le chemin direct vers la frustration, la rechute et le cercle vicieux de la culpabilité qu'on enfouit sous la nourriture", mais si l'on veut y arriver, "il vaut mieux manger des gateaux maison, rien d'industriels, compenser peu à peu par des fruits, des fruits secs. Il faut un sevrage, même pour le grignotage !" Le docteur Capone insiste sur la motivation, sans quoi, on n'arrive à rien sur la longueur.
La bonne nouvelle, c'est que les supermarchés de vrac et de légumes bio sont tout à fait ouverts et qu'il n'y a pas beaucoup de monde : de quoi faire ses courses en conscience pour grignoter malin... ou ne plus grignoter !