Des plats à déguster… avec les yeux: le célèbre restaurant elBulli est devenu un musée
Des plats à déguster… avec les yeux : douze ans après sa fermeture, le célèbre restaurant espagnol elBulli, longtemps considéré comme l'un des meilleurs du monde, a rouvert récemment ses portes mais sous la forme d'un musée dédié à la révolution culinaire menée par son chef, Ferran Adrià.
- Publié le 13-07-2023 à 19h30
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Niché dans une crique de la Costa Brava, le musée, qui a ouvert le 15 juin, a été baptisé elBulli 1846, en référence au nombre de créations culinaires de ce temple de la haute gastronomie, triplement étoilé par le guide Michelin en 1997. "Il ne s'agit pas de venir manger mais de comprendre ce qu'il s'est passé" dans ce laboratoire de la cuisine moléculaire, explique Ferran Adrià, 61 ans, assis à deux pas de ce qui fut sa cuisine durant plus de 25 ans.
Dans le restaurant, le temps semble avoir été suspendu. Une promenade permet au visiteur de découvrir des centaines de photos, maquettes, carnets, livres et trophées. Et, cerise sur le gâteau, des reproductions - selon la technique japonaise du "shokuhin sampuru" qui utilise plastique ou résines - de plats qui ont fait la renommée avant-gardiste d’elBulli.
La fondation créée pour préserver son héritage a investi 11 millions d’euros dans ce musée dont le projet d’agrandissement initial avait suscité l’opposition de groupes écologistes.
Héraut de la cuisine moléculaire, Adrià n'a pas fait que des adeptes, notamment parmi les puristes. Mais n'a jamais été dissuadé de repousser - et de trouver en 2011 - ses limites. "J'étais certain que nous faisions bien de fermer. Nous avions atteint ce que nous considérions comme l'expérience de satisfaction ultime. Une fois ce but atteint, nous nous sommes dit 'pourquoi continuer si notre mission était de chercher les limites ?' ", raconte-t-il. Il a depuis troqué le tablier blanc pour un t-shirt noir et compte bien laisser sa toque au placard, arguant sans vanité qu'il lui serait "impossible" de répéter ses exploits.