Se goinfrer pour être sexy, la nouvelle tendance

Après la dangereuse mode du thigh gap, voilà qu'on inverse déjà la tendance à l'extrême aux Etats-Unis. Pour certains, les bourrelets et le ventre mou ont un côté sexy, au point qu'ils glorifient carrément l'obésité.

S.C

Pour les « stuffers », grossir s'apparente à un besoin sexuel... parfois sans limites.

Après la dangereuse mode du thigh gap, voilà qu'on inverse déjà la tendance à l'extrême aux Etats-Unis. Pour certains, les bourrelets et le ventre mou ont un côté sexy, au point qu'ils glorifient carrément l'obésité. Eux, ce sont les « stuffers » (ceux qui ingurgitent plein de nourriture). Et le phénomène prend de l'ampleur, notamment sur les réseaux sociaux. Les photos de jeunes femmes qui se goinfrent d'aliments hyper-caloriques se répandent, ainsi que les « avant-après » de leur corps entièrement transformé par la prise de poids. Un forum, Stuffer31, est même entièrement dédié à cette tendance, ainsi que deux Trumblr, dont Tasty Female Bellies.

"Petite, je voulais déjà être grosse. Je n'ai pas eu l'occasion de m'en occuper plus tôt (...) A côté de mon lit, je garde en permanence des trucs non périssables pour manger quand je me réveille. Et je bois tout le temps des litres et des litres de crème liquide. Heureusement, je suis capable de supporter ce régime", explique Chrystal sur le site Vocativ, à la base d'une grande enquête dédiée à cette tendance. A l'époque, la jeune femme pesait 72 kilos. En l'espace d'une année seulement, elle vient d'atteindre les 124 kilos. Comme des milliers d'autres internautes, c'est avec fierté qu'elle affiche son corps obèse.

D'ailleurs, le site Styleite décrit les « stuffers » comme des personnes qui ressentent "une émotion sexuelle en comblant leur thigh gap au profit de rondeurs, bourrelets et gros bidon". Une sorte de fétichisme qui se développe et interpelle de plus en plus. Sur Vocativ, une spécialiste des troubles alimentaires, le docteur Terese Katz, s'inquiète: "En 26 années, je n'ai jamais vu cela. Toute cette graisse peut servir à combler des émotions, mais je n'ai jamais rencontré une personne qui prenne consciemment du poids tout en se sentant bien."

De leur côté, les « Stuffers » ne sont pas totalement inconscients. Ils perçoivent parfaitement les risques de ce besoin sur leur santé. "Nous ne sommes pas des idiots. Les gens comme moi vont chez le médecin comme tout le monde. Pour ma part, je prends du poids, non pas en ingurgitant des gâteaux industriels, mais en mangeant des grosses portions de nourriture. Être gros est un besoin sexuel, mais nous écoutons tout de même les docteurs", confie Jenny sur Reddit. A l'heure où l'obésité se répand comme un véritable fléau sur le continent américain, difficile de croire que certains médecins puissent cautionner ce besoin sexuel de grossir encore et encore...

Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...