Pour être heureux, apprenez l'espagnol plutôt que le chinois
C’est ce qui ressort d’une vaste étude sur le langage. Les hispanophones seraient ceux qui utilisent le langage le plus chargé en mots positifs.
Publié le 22-02-2015 à 00h00 - Mis à jour le 15-05-2016 à 10h42
C’est ce qui ressort d’une vaste étude sur le langage.Ainsi donc, de tous les "peuples" étudiés - plus exactement dix langues en l’occurrence -, les hispanophones seraient ceux qui utilisent le langage le plus chargé en mots positifs. C’est en effet ce qui ressort d’une étude colossale que viennent de publier des chercheurs des universités du Vermont et d’Adelaïde. Pour en arriver à cette conclusion, ce consortium de scientifiques américains a écumé des milliards de mots, utilisés dans dix langues (allemand, anglais, arabe égyptien, chinois, coréen, français, espagnol, indonésien, portugais brésilien et russe) et extraits de sources multiples (romans, flux Twitter, web, paroles de chanson, dialogues de films, journaux dont le "New York Times"…).
En recourant à des algorithmes, ils ont identifié les 10 000 mots les plus utilisés dans chaque langue. La connotation positive des mots a ensuite été notée par des personnes de langue maternelle sur une échelle de 1 à 9. Un exemple : dans la langue française, avec une cote de 1,38, le mot le moins bien noté est Hitler, suivi de "suicide" (1,40), "décès" (1,44), "morts" et "cancer" (1,48). Alors que le mot le mieux noté en français est "bonheur" (8,38) suivi de "heureux" et "amour" (8,34) puis "amoureux" (8,30). Autre exemple, en anglais : ex aequo avec une note de 1,30, "terroriste" et "suicide" sont les mots les moins bien notés, suivi de "viol" (1,44) tandis que, à l’opposé, "rire" (8,50) arrive en tête devant "bonheur" (8,44) et "amour" (8,45).
Champions du langage optimiste, les hispanophones ont attribué une note de 1,54 à "mort", mais ils ont octroyé un généreux 8,68 à "amour", qui précède "bonheur" au singulier (8,60) et au pluriel (8,48) (NdlR : la nuance ou disons la distinction est intéressante), avant "paix" (8,42), que les francophones gratifient d’un 8,06 et les anglophones seulement d’un 7,86.
Un des objectifs de cette étude, qui vient d’être publiée dans les annales de l’Académie nationale des Sciences américaines, était de valider "l’hypothèse Pollyanna", émise en 1969 par deux psychologues de l’Université de l’Illinois, selon laquelle les hommes auraient tendance à utiliser des mots à connotation positive plutôt que négative. En d’autres mots : les hommes ont, selon eux, tendance à voir (et parler de) la vie du bon côté. Ils seraient donc plutôt optimistes.
Pollyanna est en effet le nom d’une petite fille orpheline, personnage d’un roman de l’auteur américain Eleanor Porter, qui voyait toujours le verre à moitié plein. C’est ainsi qu’une exploration des mots utilisés sur le web a fait apparaître que l’espagnol était la langue la plus chargée en mots à connotation positive alors qu’à l’opposé, le chinois apparaît comme la langue la plus pessimiste, du moins dans la littérature analysée en l’occurrence.
Mais dans ce monde dur et cruel, la toute bonne nouvelle que l’on tire de cette étude est que, globalement, toutes langues confondues, les mots positifs, heureux et optimistes pèsent plus lourds dans la balance que les mots négatifs, tristes et pessimistes. Chouette, non ?