Comment les réseaux sociaux ont failli ruiner la vie de cette star du web
A 18 ans, Essena O'Neill était une star sur les réseaux sociaux. "Était", car aujourd'hui, la jeune femme a décidé de tout arrêter, pour son propre bien !
Publié le 03-11-2015 à 15h23 - Mis à jour le 03-11-2015 à 15h55
A 18 ans, Essena O'Neill était une star sur les réseaux sociaux. "Était", car aujourd'hui, la jeune femme a décidé de tout arrêter, pour son propre bien !
"Brainwashed Generation", "Génération lavage de cerveau". "Social Media Is Not Real Life". Les réseaux sociaux ne sont pas la vraie vie." La première photo du compte Instagram, ainsi que son en-tête, d'Essena O'Neill annoncent la couleur. La jeune bloggeuse mode est désormais en "guerre" contre ces plateformes et surtout ce qu'elles tentent de faire passer comme message. Pourtant, cette Australienne accumulait les followers et les likes il y a encore quelques jours à peine. Plus de 739 000 sur Insta et près de 270 000 sur Youtube. De quoi s'assurer comme tous les bloggeurs stars de la toile un coquet revenu, à coups de clichés-promo pour telle ou telle marque de vêtements.
Aujourd'hui, la jeune femme de 18 ans est lassée de ce raz-de-marée. Trop de sacrifices à réaliser pour véhiculer l'image d'une fille au corps parfait et bien dans ses baskets. Et surtout une grosse prise de conscience: les réseaux sociaux véhiculent une réalité toute virtuelle, bien loin de ce qu'il se passe "dans la vraie vie". Dans le cas d'Essena, on avait droit à une image proprette, sexy et surtout fausse selon elle.
Elle explique dans une vidéo postée sur sa chaîne Youtube les raisons qui l'ont poussée à supprimer des centaines de photos sur son Instagram, tout en modifiant la légende de clichés laissés sur son compte.
"J'avais de l'acné sur cette photo, mais j'ai beaucoup de maquillage. Je souriais, car je pensais que j'étais belle. Le bonheur basé sur l'esthétique étouffera votre potentiel sur terre"
"PAS LA VRAIE VIE - Je n'ai pas payé cette robe, ai pris un nombre incalculable de photos pour paraître canon sur Instagram, son côté pompeux m'a fait sentir incroyablement seule"
"PAS LA VRAIE VIE - J'ai pris plus de 100 fois des poses du même genre, en essayant de faire en sorte que mon estomac paraisse beau. Je n'ai quasi rien mangé ce jour-là. J'ai hurlé sur ma petite sœur pour qu'elle continue à prendre des photos jusqu'à ce que je sois fière du résultat."
Des explications sur l'envers du décor qui démontrent le pouvoir que les réseaux sociaux peuvent avoir sur les followers... mais également sur les détenteurs des comptes. Sur une autre photo, elle décrit une obsession qui lui a "bouffé la vie": celle de la reconnaissance à travers les likes ! "Sans m'en rendre compte, j'ai passé la majorité de mon adolescence en étant accro aux réseaux sociaux, à la reconnaissance sociale, à ce statut social et mon apparence physique", écrit-elle. "Mais tout cela, surtout la façon dont je l'utilisais, ce n'est pas vrai. (...) J'étais consumée par tout cela. Je passais la majorité de ma journée à éplucher Youtube." Ou encore les commentaires laissés sur Instagram sous ses photos, ce qui constituait à l'époque sa raison de vivre. Plus il y en avait, plus elle apparaissait parfaite. Et pourtant, même en faisant partie du clan des filles parfaites, "Je n’étais toujours pas contente, ni satisfaite, ni en paix avec moi-même”, avoue-t-elle. Un objectif aujourd'hui vain pour Essena.
L'Australienne pousse la réflexion plus loin en enjoignant ses fans à se poser les bonnes questions en matière de réseaux sociaux: "Pourquoi ai-je choisi de suivre cette personne ?", "Qu'est-ce qu'elle a à me vendre ?", "Quelle est l'intention derrière cette photo ?", etc. Autant de questions à se poser pour reprendre un peu le contrôle de sa (vraie) vie.
Un cheminement qui amène désormais Essena O'Neill à promouvoir ce qui remplit réellement sa vie sur son nouveau blog, intitulé Let's Be Game Changers ("Soyons ceux qui changent les règles du jeu"): ses créations artistiques, ou encore son combat contre la consommation de viande et pour le respect des animaux. Et en une seule prise !