Comment aborder ce nouveau drame avec ses enfants ?
Comment parler aux enfants et adolescents de cet attentat meurtrier à Nice ? En pleines vacances
Publié le 14-07-2016 à 00h00 - Mis à jour le 15-07-2016 à 14h47
:focal(465x240:475x230)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/5TWA6UPD3VARBLMKMBWP5U2FLI.jpg)
A nouveau, la question se pose. Comment parler aux enfants et adolescents de l'acte terroriste meurtrier qui a eu lieu hier à Nice ? Psychologue et psychanalyste, Diane Drory prône l'instauration du dialogue et du conseil de famille presque à la manière du rocher du conseil chez les loups.
Couper la télé, éteindre les écrans, le temps de discuter, d'exprimer ses peurs, ses craintes et d'être rassuré, tel est le principal conseil de la psychanalyste. “Il est évident qu'on va en parler dans tous les foyers. Il faut donc ouvrir la discussion pour éviter les amalgames. Un ado est très entier. Pour lui, c'est tout ou rien. Il importe de fermer le poste de télévision, de ne pas rester braqué sur les images et d'établir un temps de parole pour qu'ils puissent exprimer ce qu'il ressentent, ce qu'ils disent, ce qu'ils imaginent car ils ont peut-être prévu d'aller au concert la semaine prochaine ou dans un mois. Ils doivent donc pouvoir exprimer leur peur même s'il faut rester dans la réalité et leur dire que le risque zéro n'existe pas. Mais on ne peut pas les empêcher de continuer à vivre.”
Rassurer les plus petits
A l'égard des plus petits enfants, qui entendront parler des événements, qui verront des mines affolées, D.Drory encourage le discours rassurant : “ Il faut leur expliquer que cela ne s'est pas passé dans la rue d'à côté même si les Parisiens ne pourront malheureusement pas dire cela. Il faut aussi leur expliquer que nous avons des ministres pour gérer la situation, les rassurer grâce à cette fonction protectrice de la société, leur dire qu'ils peuvent faire confiance aux adultes et faire en sorte qu'ils comprennent que la situation est prise en mains. Les enfants doivent se sentir protégés.”
Doués d'un sixième sens, ceux-ci liront sans doute les non-dits et percevront malgré tout l'angoisse des parents. “Voilà pourquoi, nous répond notre interlocutrice, les parents doivent être raisonnables, engager la conversation, renvoyer une image protectrice et veiller à ne pas couper l'élan de vie d'un enfant. Car il y a, chez l'humain, une réaction viscérale qui consiste à croire à la vie, aux forces du bien.”