Psycho : au diable la culpabilité!
Attaquons-nous cette semaine à cette culpabilité qui nous fait faire des tas de choses, surtout celles que l’on n’a pas envie... La chronique de Julie Arcoulin, spécialiste en développement personnel et relationnel.
- Publié le 29-11-2016 à 16h19
Attaquons-nous cette semaine à cette culpabilité qui nous fait faire des tas de choses, surtout celles que l’on n’a pas envie. Avez-vous déjà réfléchi à toutes les choses que vous faites par culpabilité ? Ou celles que vous ne faites pas d’ailleurs. Ça marche aussi. La chronique de Julie Arcoulin, spécialiste en développement personnel et relationnel.
Distinguer la bonne culpabilité de la mauvaise
D’abord, je voulais quand même mettre le cadre suivant : la culpabilité n’est pas forcément mauvaise. Elle est aussi là pour nous rappeler notre sens moral et nos valeurs. Elle nous permet de réparer quand c’est nécessaire.
Par exemple, si votre boss vous demande si vous avez bien avancé dans le dossier X et que vous lui dites oui, alors que vous n’êtes nulle part. Votre conscience aura raison de vous rappeler à l’ordre. La culpabilité peut alors être un bon moteur.
La culpabilité à laquelle nous ferons la peau cette semaine est celle qui nous rend la vie difficile et qui nous coince dans un fonctionnement ou un mode de vie qui ne nous convient pas. Cette culpabilité là est souvent infiltrée en nous par quelqu’un.
Un sentiment de toute-puissance
Avant de s’attaquer aux spécialistes de la culpabilisation, prenons un moment pour la voir sous un angle qui ne nous flattera pas forcément.
Mesdames, si vous culpabilisez en laissant mari et enfants seuls pour la soirée ou le week-end, peut-être n’est-ce pas que votre instinct de mère qui parle… Peut-être que c’est votre envie de toute-puissance qui vous fait culpabiliser ? L’avez-vous déjà envisagé comme ça ? Je m’explique.
Culpabiliser parce que vous n’êtes pas là enlève toute possibilité aux autres de se débrouiller sans vous. Donc, par extension, vous renvoie au fait que vous n’êtes pas indispensable. Je vous l’avais dit, envisager la culpabilité sous cet angle n’est pas flatteur, mais cette perspective a le mérite de vous faire lâcher prise un moment, non ?
Chacun ses responsabilités
Dans la même lignée, culpabiliser enlève à l’autre la possibilité de prendre ses responsabilités. Il est important, pour diminuer la culpabilité qui vous ronge, de vous dire que vous ne pouvez pas prendre tout sur vos épaules.
Culpabiliser parce que vous avez mis un terme à votre relation est une façon de prendre toute la responsabilité sur vos épaules. Si vous en êtes à la rupture, c’est peut-être aussi parce que, ni l’un ni l’autre, n’avez mis les moyens nécessaires en place pour l’éviter. La décision n’est alors prise que par celui ou celle qui en est capable. La responsabilité est à partager au niveau des moyens, pas au niveau du résultat.
Généralement, laisser à chacun sa part de responsabilité permet de diminuer la culpabilité ressentie dans pas mal de décisions et de situations.
N’en profitez pas pour vous laver de toutes vos erreurs ou bourdes. Ce n’est pas le but de mes propos. Mais il est essentiel de trouver l’équilibre entre culpabilité saine et culpabilité chronique. Donner à chacun l’occasion de prendre ses responsabilités est un bon moyen de le trouver.
Stress et sacrifices
La culpabilité est génératrice de stress et d’une ribambelle de comportements sacrificiels. Et à force de se sacrifier, on s’oublie, on ne se respecte pas, on dit oui au lieu de dire non, on dépasse nos limites. On finit aussi par en vouloir aux autres de nous pomper notre énergie alors qu’ils n’ont peut-être rien demandé et que nous alimentons seul notre culpabilité chronique.
Ce sentiment que nous avons tous ressenti un jour ou l’autre, trouve parfois ses racines dans des choses bien plus complexes. La fidélité au clan peut en être une expression. Lors de mes consultations ou en ateliers, je rencontre souvent des personnes qui culpabilisent de réussir là où le reste du clan familial ne l’a pas forcément fait. « Je culpabilise d’être heureux alors que ma mère ne l’est pas, je culpabilise de réussir alors que mes frères et sœurs rament, je culpabilise de gagner plus d’argent » etc.
Dans ce genre de cas, il est important de distinguer ce que l’on fait pour son clan par amour, par soutien ou pour soigner sa culpabilité. C’est une bonne question à vous poser lorsque vous décidez d’aider ou non un membre de votre clan. La réponse pourrait vous surprendre.
Sortir de la culpabilité
Parfois, cela nécessite un travail personnel qu’il serait dommage de ne pas entreprendre. Mais, pour les petites culpabilités, voici quelques pistes pour vous aider à la diminuer :
N’ayez pas peur de ne pas être indispensable.
À la semaine prochaine. www.juliearcoulin.com - Suivez-moi sur Facebook