Psycho : pourquoi on n'aime pas être seul

Il ne faut pas confondre solitude et isolement. Être seul(e) avec soi-même un moment, cela ne veut pas dire qu’on est isolé, sans ami, sans lien social, sans nourriture affective. L’isolement est difficile à vivre, car il a quelque chose de plus fataliste. La solitude, nous pouvons la choisir. Nous pouvons décider quand un moment de solitude commence et quand il finit.

Julie Arcoulin
Psycho : pourquoi on n'aime pas être seul
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Je n’aime pas être seul(e) : cette phrase, je l’entends des dizaines de fois par semaine en consultation ou en atelier. J’ai donc eu envie d’en faire le sujet de ma chronique afin d’aider et de donner des pistes à ceux qui souffrent de solitude. Le retour de la chronique de Julie Arcoulin, spécialiste en développement personnel et relationnel.

C’est un mot, une sensation qui effraie mais qui a pourtant bien des vertus. Voyons cela de plus près.

À ne pas confondre

D’abord il me semble important de ne pas confondre solitude et isolement. Être seul(e) avec soi-même un moment, cela ne veut pas dire qu’on est isolé, sans ami, sans lien social, sans nourriture affective. L’isolement est difficile à vivre, car il a quelque chose de plus fataliste. La solitude, nous pouvons la choisir. Nous pouvons décider quand un moment de solitude commence et quand il finit.

Ce n’est pas parce qu’il n’y a physiquement personne autour de nous que nous sommes seul(e). Nous sommes forcément relié à quelqu’un, quelque part. Il suffit de penser à une personne pour ressentir ce lien et s’en nourrir en cas de sentiment de solitude plus intense.

Il ne faut pas confondre non plus « J’aime être seul(e) » et « J’ai peur d’entrer en relation avec quelqu’un ». Ne vous cachez pas derrière un soi-disant amour de la solitude alors que l’idée même d’entrer en relation avec quelqu’un vous terrifie. La nuance est difficile à faire, mais importante.

Pourquoi fait-elle peur ?

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Je l’évoquais plus haut, nous confondons souvent solitude et isolement. C’est l’une des raisons à envisager. Mais il y en a d’autres.

Être seul(e), c’est aussi risquer de se retrouver face à soi-même. C’est-à-dire, aussi, face à ses peurs, ses manques, ses doutes, ses questions, sa part d’ombre. Être seul(e), c’est aller à la rencontre de soi et ça aussi, cela peut être effrayant. En faisant le calme en soi nous risquons de découvrir qui nous sommes vraiment et de ne plus pouvoir faire autrement que d’être soi, tout simplement.

Il y a aussi celles et ceux qui souffrent de dépendance affective et qui n’existent qu’à travers les autres. Ces personnes là sont dépendantes de l’affection qu’on leur porte, elles n’ont pas l’impression d’être quelqu’un s’ils ne sont ni aimés, ni aimants. Leurs relations sont souvent toxiques et teintées de maltraitance. Ce qui est étonnant c’est que cette maltraitance relationnelle leur fait moins peur que la solitude. Il est important de traiter cette dépendance affective pour vivre des relations plus saines et sereines.

Que permet la solitude ?

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Dans la solitude, nous pouvons nous retrouver nous-même, écouter notre âme, nos désirs profonds, entrer en contact avec soi et s’écouter vraiment. Elle est une opportunité qui nous permet d’entendre ce que crient notre cœur, notre âme et nos tripes. Sans elle, difficile de faire le tri et d’écouter ce qui se dit en soi.

Elle est aussi une façon de nous relier à nous-même, mentalement, physiquement, spirituellement, relationnellement,… Nous pouvons plonger en nous-même pour y découvrir toutes nos richesses, nos talents, nos pépites, nos trésors. Ils sont nombreux, si l’on veut bien y regarder de plus près.

Lorsqu’on apprend à apprécier la solitude, il y a quelque chose de magique qui se produit : on devient un bon compagnon pour soi-même. On apprend à s’aimer, à se respecter et à s’écouter. Cela change notre relation à nous-même, notre relation aux autres, à la vie, au bonheur,… Être en relation n’est plus une nécessité, mais un choix. L’équilibre est nettement plus facile à atteindre dans ces cas-là, toutes relations confondues.

Le problème, en fait, c’est quand on ne s’aime pas. La solitude est alors difficilement supportable, puisqu’il faut se supporter soi. On ne veut pas se retrouver seul avec soi-même. On ne considère pas que l’on est un suffisamment bon compagnon pour soi. Et la dépendance commence. Ce n’est, finalement, pas être seul(e) qui fait mal, mais la sensation de ne compter pour personne.

Être bien avec soi

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Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Il ne s’agit pas de devenir ermite et de se couper du reste du monde. Nous avons besoin des autres, il en va de notre survie.

Il s’agit de se sentir assez bien avec soi-même pour ne pas attendre des autres qu’ils comblent nos manques, carences et trous affectifs. C’est ça qui déséquilibre nos relations.

Une relation équilibrée (quelle qu’elle soit) est une relation où chacun prend en main sa vie et ce qui lui appartient.

Enfin, retenez que nous ne sommes jamais réellement seul(e). Je vous le disais, il suffit de penser à quelqu’un, de le visualiser pour se sentir connecté(e) à lui. De la même façon, lorsque nous prenons le temps de vivre un peu de solitude, nous nous connectons au plus grand que soi, à l’humanité, à la nature,… De plus, nous ne sommes jamais seul(e) puisque nous sommes avec nous-même.

Je terminerai en vous souhaitant une année 2017 pleine d’espoir, de confiance, d’amour, de joies, d’évolution, de petits bonheurs au quotidien et d’humour. Puissiez-vous, chaque jour, vivre des moments magiques. La vie est généreuse avec ceux qui la savourent.

À la semaine prochaine.

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